Succession de Bouteflika : Les “présidentiables” dans le starting-block

Succession de Bouteflika : Les “présidentiables” dans le starting-block

Une folle rumeur circule dans les milieux diplomatiques depuis le discours du Président Bouteflika. Selon plusieurs sources, la tenue d’une élection présidentielle anticipée en 2012 est ouvertement évoquée dans les hautes sphères du pouvoir, depuis l’intervention télévisée de Bouteflika.

Elle interviendrait juste après le parachèvement des «réformes» annoncées par le Chef de l’Etat, notamment la révision de la Constitution qui aboutira vraisemblablement au retour à la limitation à deux des mandats présidentiels. Pour lui succéder, plusieurs noms circulent. Certains se sont même déjà positionnés comme une alternative possible au départ du président de la République.

«Algérie-Focus.com» dresse la liste des présidentiables, selon leur degré d’implication dans le processus de succession.

Abdelaziz Belkhadem

Le SG du FLN et non moins zélé représentant du Chef de l’Etat a surpris plus d’un par sa récente sortie médiatique sur le site «TSA». Farouche défenseur du dogme présidentiel de Bouteflika, celui qui a annoncé la candidature du Président sortant pour un quatrième mandat a subitement fait marche arrière pour évoquer la possibilité de se présenter à la présidentielle de 2014. Contesté dans son propre camp, Belkhadem aura du mal à convaincre, et les décideurs et les Algériens. Il se présente ainsi comme le candidat du clan présidentiel qui veut s’affranchir du fiasco Saïd Bouteflika. Son CV risque aussi de poser problème aux partenaires étrangers. Belkhadem ne part pas favori, mais qui sait…

Ahmed Ouyahia

Valeur sûre du régime, le SG du RND est connu pour son infidélité chronique. Inamovible, Ouyahia a toujours su ménager les loups en s’appuyant souvent sur les chèvres. Souffrant d’une impopularité légendaire, le Premier ministre ne convainc pas non plus les milieux économiques nationaux et étrangers à cause de ses mesures tristement célèbres basées sur un patriotisme économique qui n’a jamais profité à l’outil de production national ! Ambitieux est carriériste, Ouyahia ne ménagera aucun effort pour aller à “la rencontre de son destin”. Il jouit aussi de la confiance des militaires, qu’on dit derrière sa longévité politique inégalable. Si Ouyahia s’impose en tant que successeur de Bouteflika, ca ne sera que grâce aux militaires.

Mouloud Hamrouche

Brebis galeuse du régime, Mouloud Hamrouche est publiquement soutenu par la France et les Etats-Unis. Présenté comme un «réformateur», l’ancien chef du gouvernement n’est pas très connu auprès de la jeune génération, ce qui peut être un atout pour lui afin de se refaire une virginité. Seul problème, la vieille garde militaire ne le porte pas vraiment dans le cœur et le soupçonne d’avoir mené un double jeu avec le FIS pour évincer l’armée.

Ali Benflis

Candidat malheureux à la présidentielle de 2004, l’ex-patron du FLN attend sagement l’heure de prendre sa revanche. Trahi par son camp, il connaîtra une fin de carrière politique douloureuse. Ali Benflis jouit aussi de la confiance d’une partie des militaires. Mais son retour risquera d’entraîner une vrai crise politique sur la scène nationale, notamment au FLN, qui devra, dans ce cas, effectuer une autre purge pour chasser les redresseurs d’hier, responsables de la mise au placard de Benflis.

D’autres noms circulent aussi comme étant des “pistes possibles” pour remplacer Bouteflika dans le cas d’une présidentielle anticipée, à l’instar de l’ex-chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali, qui a taclé le régime récemment, Ahmed Benbitour ou encore Abdelkader Bensaleh. Autant de rumeurs qui ne font que confirmer qu’une fois de plus, les Algériens sont écartés des décisions importantes et que tout ce qui se décide, se fait à huis clos.

Khalil Mehdi