Les mesures annoncées par le gouvernement pour soutenir, pendant huit mois, les prix du sucre et de l’huile de table, dont la flambée a provoqué des troubles sociaux, coûteraient à l’État quelque 30 milliards DA (environ 300 millions d’euros), selon un responsable au ministère du Commerce.
«L’intervention immédiate de l’État pour faire baisser les prix des stocks du sucre et des huiles alimentaires déjà en circuit doit coûter environ 3 milliards DA au Trésor public alors que les exonérations douanière et fiscales, visibles dès la mi-février, vont engendrer pour l’État un manque à gagner de quelque 23 milliards DA», a déclaré le conseiller du ministre du Commerce chargé de la Communication, Farouk Tifour sans donner plus de détails.
Il a expliqué que le recours à l’importation des matières premières entrant dans la transformation de ces deux produits (bénéficiant de réductions fiscales et douanières) ne se fera qu’à la mi-février après épuisement des stocks actuels. «Les stocks déjà en circuit, chez les détaillants et les grossistes, devraient s’épuiser d’ici la fin de ce mois et ceux existant au niveau des producteurs le seront vers la mi-février», a-t-il précisé. Une brigade mixte, composée des agents des ministères du Commerce et des Finances, a entamé hier une tournée auprès des grossistes et détaillants pour faire l’inventaire des stocks de sucre et d’huile actuellement disponibles à leur niveau, a-t-il fait savoir. Suite aux augmentations brutales que connaissent les prix de ces deux produits de base depuis un mois, le gouvernement s’est vu contraint de prendre une batterie de mesures exceptionnelles pour les juguler. Il a ainsi décidé, en concertation avec les importateurs et les transformateurs concernés, d’exonérer ces opérateurs du 1er janvier au 31 août prochain, de 41% de leurs obligations fiscales. Les droits de douanes (5%) appliqués sur les sucres roux et blanc importés ainsi que sur les huiles brutes, la TVA (17%) sur le sucre et l’huile produits et l’IBS (19% pour les l’activités de production et 25% pour les activités de distribution) seront donc supprimés durant huit mois. Les importations de sucre roux ont atteint 1 million de tonnes en 2010 pour un montant de 495 millions de dollars tandis que les importations des huiles brutes étaient de 625.743 tonnes durant la même année pour une facture de 580 millions de dollars, selon les chiffres provisoires fournis par le Cnis.