L’Oxford Business Group rebondit sur la stratégie économique algérienne et apporte de nouveaux détails. Il est question du nouveau modèle économique, mis en place par les pouvoirs publics, il y a près d’un an.
A moyen terme, le programme vise à limiter les dépenses publiques à 7 000 milliards de dinars (58,8 milliards d’euros) par an jusqu’en 2019 et à réduire le déficit budgétaire de son taux de 20% du PIB en 2015 à 1,9% d’ici 2019. Mais la réalisation d’un tel objectif est tributaire du résultat de l’excédent commercial, devant atteindre 2,2 milliards de dollars. Avec le nouveau modèle de croissance, l’Algérie compte diversifier les sources de revenu de l’Etat en augmentant les recettes fiscales hors hydrocarbures de 11% par an jusqu’en 2019. Les recettes supplémentaires ainsi générées devraient permettre, selon les estimations du gouvernement, de couvrir 84% des dépenses de fonctionnement, contre 47% en 2014, mais la manière dont cet objectif sera atteint n’a pas été exposée en détail. Dans le cadre des efforts de diversification poursuivis par la stratégie, les autorités algériennes ont dégagé un certain nombre de secteurs stratégiques pour l’investissement. La contribution du secteur manufacturier au PIB devrait par exemple passer de 5,3% en 2015 à 10% en 2030. Le secteur du BTP, maillon incontournable de l’économie algérienne, devrait enregistrer une progression plus mesurée, avec une croissance attendu de 1,7% par an. Pour l’industrie minière, l’Etat a signé un contrat de 4,5 milliards de dollars avec le groupe indonésien Indorama afin de développer l’exploitation du phosphate. L’objectif est de faire croître l’économie hors hydrocarbures de 6,5% entre 2020 et 2030. D’autres accords devront êtres signées. La réalisation de ces objectifs ne saura se faire sans une forte croissance du secteur hors hydrocarbures. En 2016, l’économie algérienne affichait selon les chiffres de la Banque mondiale un taux de croissance de 3,8%. Une performance qui trouve son explication dans la légère remontée des cours du pétrole et à une hausse de 3,4% de la production d’hydrocarbures. Cependant, ni la Banque mondiale ni le FMI ne voient cette dynamique se poursuivre sur le moyen terme. La première prévoit une croissance de la production de pétrole et de gaz à hauteur de seulement 2,5% et tous deux prédisent une hausse du PIB de 2,9% cette année et 2,6% l’an prochain. Par ailleurs des progrès ont été effectués en matière de réduction du déficit, ce dernier passant de 16% en 2015 à 12,5% l’an dernier, sous l’effet d’une baisse des dépenses en capital et d’un léger rebond des cours du pétrole. Parmi les nouvelles mesures d’amélioration des recettes présentes dans le budget 2016, on peut notamment citer la hausse des prix du carburant, de la TVA sur l’électricité et des taxes d’immatriculation des véhicules.