Stratégie de communication et précampagne électorale: badinage !

Stratégie de communication et précampagne électorale: badinage !

Le citoyen algérien s’apprête à faire face à son destin. Encore pire, s’apprête à choisir un destin pour sa République. Choix capital s’il en est : choisir ses futurs représentants, ces hommes qui auront un rôle déterminant et partageront un énorme pouvoir.

Ils délibéreront sur les grandes questions nationales et internationales, réguleront les impôts, réviseront la Constitution, adopteront les lois de finances…

A quelques jours seulement de ce rendez-vous qui s’apparente au 1er novembre, la précampagne s’avère inerte et inintéressante… voire tout juste pour forme.

Les débats proposés à la télé et dans la presse s’enrobent de pauvreté en matière de puissances que procurent les nouvelles technologies. Des représentants de partis privés de l’art de la communication destinée à la société, qu’il s’agisse de communication sociale, économique ou politique.

Cette mondialisation tant chantée dans les discours modernistes et progressistes et qui aurait dû couvrir cette précampagne de nouvelles caisses de résonnance a soudainement isolé encore plus le citoyen de la réalité politique du pays et de ce qui se trame pour lui sur les listes de ses représentants. Inéluctable dans toutes les gouvernances économiques ou politiques, la communication semble ne pas assumer son siècle en Algérie.

Le citoyen vit dans une dimension inchangée qui s’inspire de l’art de la diversion, à l’image de ce que proposent le FLN, son SG Belkhadem, ses redresseurs et sa paix égarée. S’agit-il là de la seule communication à laquelle ouvre droit le citoyen algérien ?

Quelle est la stratégie de communication politique de cette pléthore de candidats et quelle est leur image auprès du citoyen algérien ? Que représentent-ils à ses yeux ? Quel programme économique, politique, social, sécuritaire, proposent-ils au peuple et toute sa masse de jeunesse qui n’a plus le droit d’espérer en l’ouverture démocratique ? Au vu de cette situation, l’abstention demeure effectivement un réel danger.

Un danger généré par cette course effrénée au pouvoir. Même si le citoyen ne dispose d’aucune enquête d’opinion à même de relever toutes ces incohérences et ces déceptions, le 10 mai aurait tout l’air de déchanter les électeurs. Ce rendez-vous électoral sera-t-il une autre occasion ratée de réconcilier les Algériens avec la politique et avec la République ?

Le manque de «spin doctors à l’occidental» en serait une autre cause. A l’instar de ce qui se passe dans les pays étrangers, ces spin doctors auraient été un enjeu décisif dans l’explosion de la communication. Ils auraient pu porter la sauvegarde de la presse et alerter sur les dangers d’une communication non maîtrisée qui fait loi dans les partis politiques algériens.

Un préjudice dû au manque d’évolution et au ratage de la mondialisation.

S. Méhalla