Stidia : Bars à ciel ouvert à la cité Bellevue !

Stidia : Bars à ciel ouvert à la cité Bellevue !

Des tas de canettes de bière et de packs de vin vides éparpillés ça et là à la cité Bellevue témoignent d’une activité intense chez les adeptes de Bacchus. Toute porte à croire qu’ils ont pris quartier, dans la durée, dans cette cité juchée sur les hauteurs du chef-lieu de la commune. La consommation et la commercialisation clandestines de l’alcool (toutes catégories) ont ainsi envahi l’espace public dans cette cité, au vu et au su de tout le monde. Ses acteurs s’avèrent ne pas trop s’embarrasser de la morale publique et des lois de la République. Sous le regard impuissant des citoyens et en l’absence de mesures de coercition, le phénomène prolifère tranquillement et se banalise.

Pour le président de la commission chargée de l’environnement au niveau de l’APC, le spectacle que donnent à voir les bars à ciel ouvert qui se sont imposés à la cité est pour le moins gênant et ne fait pas honneur à la commune et ses habitants. Il ajoute que son instance n’arrête pas de faire part régulièrement de ce fléau à toutes les parties concernées de près ou de loin. En ce qui le concerne, il assure faire de tout ce qui nuit à l’environnement et au cadre de vie des citoyens une préoccupation de premier ordre, au quotidien. Il dit agir de son mieux et aux possibilités des moyens en sa disposition pour contenir les dégâts occasionnés, en procédant notamment au nettoyage et au ramassage des bouteilles, canettes etc. abandonnés sur les lieux des beuveries. Son action en la matière ne se limite pas seulement à ces endroits précis mais s’étale, selon lui, à toutes sortes de décharges sauvages signalées dans le périmètre de la commune. Mais il avoue ne plus arriver à suivre devant la persistance du phénomène. « Personne ne peut applaudir avec une seule main », pour expliquer à sa manière que tous les acteurs sociaux doivent s’impliquer, que la responsabilité est partagée et que la chose, de par son ampleur et son importance, appelle à une action collective. Il déplore ainsi le peu de civisme manifesté par certains citoyens et l’absence de la société civile dans la préservation de l’environnement et du cadre de vie commun et dans la lutte contre la délinquance dans ce domaine. Il juge aussi que l’absence de l’action musclée à l’égard de tous ceux qui portent atteinte à l’environnement, à la morale publique et aux lois de la République encourage naturellement la déliquescence qui s’est emparée de la commune dans ce cadre précis. Il en veut pour exemple « la quasi liberté totale dont jouit la gente qui commerce dans l’alcool en toute illégalité ». Pour revenir aux bars à ciel ouvert, il demeure toutefois vrai, comme nous l’a fait longuement remarquer un vieux de la cité en question, que les beuveries organisées de manière récurrente presque au cœur de la cité sont l’œuvre de gars qui ne sont pas étrangers à la cité. Autrement dit, une bonne part de responsabilité incombe aux habitants de la cité eux-mêmes. Notre vieil interlocuteur est catégorique, « les parents et la famille ont pour toute première mission le contrôle et la sensibilisation de leurs progénitures et leurs membres. C’est comme cela qu’ils assurent leur rôle dans la régulation de la vie sociale et la préservation de la salubrité publique et des bonnes mœurs. Toute carence dans ce sens signifie une démission regrettable et implique, à n’en point douter, des retombées négatives sur tout le corps social ».

Mokhtar Aïcha