Le rapport financier élaboré par les services de la Ligue de football professionnel en matière des salaires de joueurs, sur la base des contrats signés et déposés par les clubs, fait ressortir de grandes disparités salariales et une incohérence flagrante dans la gestion des indemnités des joueurs.
A titre indicatif, un club de la Ligue 1, que la LFP ne cite pas, a plafonné ses salaires à hauteur de 200 000 DA pour chaque joueur, ce qui est totalement faux par rapport à la réalité du terrain, d’où l’octroi de salaires faramineux à des joueurs qui dépassent parfois les 2 millions de dinars. L’étude faite sur la base de 359 joueurs représentant les 16 clubs de la Ligue 1 professionnelle, avec une moyenne de 25 joueurs par club, fait ressortir des chiffres qui ne reflètent guère la réalité.
Ainsi, 37 joueurs soit 10% de l’effectif de la Ligue 1, perçoivent un salaire de moins de 200 000 DA ; la seconde tranche des joueurs, au nombre de 66, soit 18 % de l’effectif, touche entre
200 000 et 400 000 DA ; la troisième tranche, qui touche entre 400 000 et 600 000 DA est de l’ordre de 75 joueurs, soit une moyenne de 21% ; la quatrième catégorie, un peu plus nantie, touche entre 600 000 et 800 000 DA, ils sont 53 joueurs qui représentent 15% de l’effectif ; la cinquième catégorie de joueurs, au nombre de 42, soit 12 % de l’effectif, touche entre 800 000 et
1 000 000 DA ; curieusement, la sixième catégorie, qui perçoit entre 1 000 000 et 1 200 000 DA, ne touche que 6 % de l’effectif de la ligue 1, soit 23 joueurs seulement ; même la 7e tranche ne diffère pas trop de la précédente, qui oscille entre 1 200 000 et 1 400 000 DA, ne touche que 20 joueurs, soit 6 % ; enfin, la dernière catégorie de joueurs, qui touche les plus hauts salaires, entre 1 400 000 DA et 2 000 000, est au nombre de 43 joueurs et représente 12% de l’effectif de la Ligue 1. Un joueur comme Abderrahmane Hachoud, qui touche une mensualité de 320 millions de centimes au MCA, l’attaquant Amine Aoudia de l’ESS touche 250 millions, Mohamed Seguer de l’USMA et Laamouri Djediat perçoivent de 275 millions de centimes, Islam Slimani au CRB lui aussi est très nanti puisqu’il perçoit plus de 220 millions de centimes, Hadj Aïssa, Bougueche, Metref, Delhoum, Belkaid, Aksas, Belkalem, Bezzaz, Zaoui, Messaoud, et autre Zemamouche, restent de loin les plus gros salaires de la ligue, qui dépassent de loin les 2 millions de dinars.
Depuis l’avènement du professionnalisme en Algérie, lancé à l’orée de la saison 2010, la plupart des clubs des ligues 1 et 2 continuent de payer les joueurs comme au temps de l’amateurisme, et ce, nonobstant les mises en garde des commissaires aux comptes qui ont relevé plusieurs anomalies et incohérences dans la gestion salariale des clubs, qui reste très loin du mode de professionnalisme ; la culture de la malle et du sachet est toujours d’actualité chez nous ; des présidents de clubs continuent de verser des avances sur salaire qui atteignent parfois les 4 mensualités pour contourner la directive de la FAF qui avait, lors de la réunion de son bureau fédéral tenue la saison passée, interdit aux clubs de faire des avances sur salaire, mais les présidents font semblant de ne pas connaître la loi et continuent à la bafouer sans que cela n’émeuve personne.
La direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la FAF avait entamé des consultations avec certains clubs pour leur inculquer les nouvelles méthodes de compatibilité sportive pour qu’ils se mettent au diapason de ce qui se fait ailleurs.
La FAF avait promis de ne plus tolérer ce comportement dès l’élection du nouveau bureau fédéral prévu en mars prochain à Oran ; Raouraoua a décidé d’en finir une fois pour toutes avec les bricoleurs.
R. A.