Stations-service Les gérants libres réclament un statut de concessionnaire

Stations-service Les gérants libres réclament un statut de concessionnaire
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La Fédération nationale des exploitants libres de stations-service a revendiqué, hier, des concessions d’exploitation de ces points de vente de carburants, refusant d’être considérés comme ’’de simples gérants’’. Pour sauvegarder la pérennité de cette activité, « les gérants doivent bénéficier d’une concession d’exploitation strictement conditionnée par les pouvoirs publics », a déclaré M. Ayouaz Hamid, porte-parole de cette fédération lors d’un point de presse, rapporte l’APS.

Près de 520 stations-service à travers le territoire national sont gérées librement par des exploitants, dont la majorité a obtenu cette jouissance dans le cadre de dispositions en faveur des Moudjahidine et des veuves de Chouhada.

La fédération revient à la charge sur la revendication de concession après plusieurs demandes rejetées par Naftal et le secteur de l’énergie qui affirment que ces points de vente sont la propriété « indéniable » de Sonatrach et de sa filiale, Naftal.

Naftal se basait dans la disqualification de la demande des exploitants libres sur l’ordonnance de 1968 relative à la nationalisation du secteur de la distribution, qui a instauré le monopole de l’Etat à travers la compagnie Sonatrach sur cette activité. Mais selon M. Ayouaz, l’Etat, à travers cette ordonnance, a seulement dévolu la gestion de ces stations à Sonatrach, mais ne lui en a pas transféré la propriété, ce qui signifie que ces points de ventes relèvent encore du domaine public de l’Etat, qui peut toujours confier leur gestion à des concessionnaires. «C’est une interprétation linéaire, orientée et sciemment biaisée de l’ordonnance de 1968″, avance ce gérant. Sur ce point, M. Mustapha Boudjemloul, président de la fédération, a précisé que les gérants n’ont « aucune prétention à accaparer un bien de l’Etat, mais leur unique souci est de sauvegarder la pérennité de leur gagne pain ». Si l’Etat accepte cette demande, les gérants vont s’engager à préserver la destination initiale de ces stations, et à donner le privilège aux produits Naftal si d’autres distributeurs venaient à s’implanter en Algérie, a-t-il souligné. M. Boudjemloul a fait état, par ailleurs, des différentes contraintes de travail auxquelles font face les gérants telles que les approvisionnements irréguliers, les ruptures de livraison et l’augmentation de la redevance de gestion versée à Naftal, fixée actuellement à 23 DA pour chaque hectolitre vendu. En outre, des gérants de stations-service présents à ce point de presse évoquent la suppression de plusieurs stations pour des raisons d’utilité publique et de sécurité sans que les propriétaires soient indemnisés après des dizaines d’années d’activité. Ces contraintes ont conduit à la disparition de plusieurs stations, dont le nombre avoisine actuellement 520 stations contre environ 1.400 auparavant, selon les chiffres fournis par la fédération. Enfin, la fédération a plaidé pour l’augmentation de la marge de distribution des carburants par l’allégement des taxes, car selon elle, ’’la hausse doit être supportée par l’Etat et non par les consommateurs’’. La marge de distribution est 1,25 DA pour le gasoil et de 1,50 DA pour l’essence. Les stations-service, dites en ’’gérance libre’’, détiennent 17% des parts de marché de la distribution des carburants en Algérie, contre 19% appartenant à Naftal directement et 53% par des investisseurs privés, selon M. Ayouaz, citant des chiffres de Naftal.