Station -service,pas de grève

Station -service,pas de grève

Les gérants des stations-service ont, finalement, sursis à leur mot d’ordre de «fermer boutique», préférant temporiser encore un peu juste après les législatives du 10 mai prochain, pour permettre aux pouvoirs publics d’organiser dans les meilleures conditions possibles cet important rendez-vous.

Une décision qui fait suite à la rencontre de ce lundi lors de laquelle des membres du bureau national de l’Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-service ont exposé leurs doléances au secrétaire général du ministère de l’Energie et des Mines. Des doléances tournant essentiellement autour de la revalorisation de la marge de rémunération. Cette dernière est jugée très insuffisante du fait, souligne Mammar Tarik Bouchenafa, membre du bureau national de l’Uniprest, que les charges liées à la gestion d’une station-service sont nombreuses et énormes. Ce qui a fait que, poursuit notre interlocuteur, que pour nombre des gérants de ces stations, l’ultime solution est de cesser l’activité. Lors de ce conclave d’un peu plus de deux heures tenu au siège de la tutelle, les discussions ont tourné autour de ce point avec comme promesse, selon M. Bouchenafa, que le dossier sera finalisé sous peu, après les législatives. «Le SG du ministère nous a informé que l’étude est suffisamment avancée, à hauteur de près de 95% avant que le projet ne soit soumis aux pouvoirs publics», dira-t-il, allusion faite au ministère des Finances qui a son mot à dire dans le dossier en sus du Premier ministère qui doit donner le quitus final. Pour ce membre du staff dirigeant de l’Uniprest, la tutelle a été mise au courant du désarroi de la corporation et semble être à l’écoute, affirmant que l’entité qu’il représente a pris acte de l’engagement de la tutelle à accéder à leurs doléances. «Nous avons, de ce fait, décidé de surseoir, temporairement, à notre mot d’ordre de grève, le temps que les législatives se tiennent et que la tutelle finalise le dossier.» Notre interlocuteur précise que l’Uniprest se réserve le droit de passer à l’action et d’exécuter le principe du débrayage au cas où… ». Et cette fois-ci, c’est l’ensemble des adhérents de l’Uniprest dans les 48 wilayas du pays qui sont prêts pour cette action alors que jusqu’à tout récemment, seulement 15 wilayas étaient disposées à répondre au mot d’ordre de débrayage, précise notre interlocuteur. Mais cette revue à la hausse de la marge bénéficiaire n’est pas la seule revendication des gérants des stations-service. M. Mammar Tarik Bouchenafa évoque la problématique de délocalisation de certaines stations du fait d’une rentabilité de plus en plus faible, en raison, dit-il, de l’ouverture de nouvelles voies rapides à l’image de l’autoroute Est-Ouest. A noter que le réseau des relais et stations-service compte près de 2 200 unités à travers le pays, dont 1 500 sont tenues par des investisseurs privés. Des stations qui emploient près de 30 000 personnes. Autant dire que l’éventualité d’un débrayage de la corporation aura des conséquences multiples et néfastes.

M. K.