Station d’épuration d’el karma-oran : Les eaux exploitées à 30%

Station d’épuration d’el karma-oran : Les eaux exploitées à 30%

Le ministère des Ressources en eau s’est lancé dans un projet d’utilité publique rentrant dans le cadre de la «mise à l’eau de la station d’épuration des eaux usées».

Les eaux usées traitées sont insuffisamment exploitées. 16 années après la mise en service de la station d’El Karma, le taux d’exploitation n’a pas dépassé le seuil des 30%. Or, cette station traite quotidiennement une quantité de 250000 m3. Autrement dit, un tel projet, ayant été réalisé avec la facture colossale de 7 milliards de dinars, n’est toujours pas rentable, alors qu’au départ les promoteurs d’un tel dessein ont misé gros sur une telle finalité, produire l’eau d’irrigation. Dans un passé tout récent, le ministère des Ressources en eau a voulu tenter une première dans les annales de l’agriculture algérienne en se lançant dans un projet d’utilité publique rentrant dans le cadre de la «mise à l’eau» de la station d’épuration des eaux usées d’El-Kerma, dans le cadre de l’irrigation du périmètre de la plaine de Mlata, grande prairie agricole située dans le sud de la wilaya d’Oran. Cette ambition est motivée par la réception de deux des quatre bassins de ladite station d’épuration, qui ont subi des dommages en août 2014 en raison d’un affaissement de terrain, d’où d’ailleurs, la visite rendue sur le champ par le ministre d’alors. Le rétablissement des deux bassins a duré près de 15 mois et la station a été remise en exploitation dès la fin des travaux en vue du traitement des eaux d’irrigation de la plaine de Mlata. Ces quatre bassins devaient être emplis simultanément. Un tel procédé évitera d’éventuels «déséquilibres» des bassins tout en assurant une meilleure répartition de la pression sur toute la surface de la plate-forme. Ce serait d’ailleurs une telle défaillance qui aurait été à l’origine du déséquilibre survenu en 2014 et qui a failli se transformer en catastrophe, n’était-ce les mesures prises à la hâte et la réparation des parties endommagées. Selon des experts, les pouvoirs publics n’ignoraient rien de la problématique liée à la nature du terrain qui nécessite une gestion rigoureuse des quatre bassins installés sur une plate-forme en béton et «prescrite» par le bureau d’études. Pour l’irrigation des terres agricoles de Mlata, le projet est tant prometteur. Tel qu’il a été annoncé à l’époque, une superficie de 5160 ha sur un total de 8100 ha sera irriguée, dans un premier temps, à partir des eaux traitées de la station d’El Karma. Les deux autres bassins ont également fait l’objet de réfection afin d’être opérationnels le plus tôt possible. Ce qui a amené ladite station à se doter d’une capacité de traitement de l’ordre de 270.000 mètres cubes par jour. Ainsi donc, le projet en question porte essentiellement sur la valorisation des boues, ce qui permettra le dessalement de plusieurs milliers d’hectares de terre dans la grande plaine de Mlata et l’amélioration des rendements agricoles de toute la région. Aussi, la production de méthane qui devrait en résulter hisserait définitivement Oran dans le cercle des villes inscrites au développement durable. Pourtant, c’est surtout le devenir de l’environnement, plus particulièrement celui du littoral qui inquiète au plus haut niveau, d’autant plus que la wilaya d’Oran est réputée par sa plus grande station balnéaire de Aïn El Türck et ses atouts touristiques sur lesquels les pouvoirs publics ont misé le gros paquet. C’est donc la station d’épuration de cap Falcon? dans la daïra de Aïn El-Türck, qui fait la différence en servant de digue protégeant la mer de Ain El Türck contre les rejets ménagers, les eaux usées. Cette station traite ces eaux usées avant de les utiliser dans l’irrigation des terres agricoles des communes de Bousfer et d’El-Ançor.

D’une capacité de 30000 m3/j, cette station peut traiter quelque 9 millions de m3/an et produire quelque 104000 tonnes de boue par an. Réalisé pour un coût de 450 millions DA, ce centre gère 77 stations de relevage, 14 capteurs de niveau, deux stations d’épuration et trois stations météo pour la pluviométrie. Les capteurs déclenchent les alertes en cas d’incidents ou de défaillances. Ce système sera également utilisé pour la gestion du réseau d’assainissement de la wilaya d’Oran. Dans les deux cas, il permet l’élaboration des plans directeurs pour l’AEP et l’assainissement. En somme, l’arrêt des rejets des eaux usées dans la mer et la réutilisation des eaux traitées pour l’irrigation des terres agricoles, constituent une priorité pour les autorités locales. Le recours aux eaux traitées pour l’irrigation agricole est très développé à travers le monde, pour faire face à la pénurie d’eau. La réutilisation des eaux usées reste, cependant, limitée dans notre pays. L’utilisation de ces eaux épurées ne présente aucun risque pour la santé humaine ou la qualité des produits agricoles.

Les eaux usées sont épurées conformément aux prescriptions sanitaires et techniques applicables à l’utilisation des eaux traitées à des fins d’irrigation de cultures. L’objectif principal est d’éliminer les risques sanitaires. Les stations de traitement et d’épuration des eaux usées recourent à un système de la graduation de l’épuration jusqu’à obtenir une eau purifiée utilisée strictement aux fins d’irrigation agricole. Le plan quinquennal 2010-2014 s’est fixé pour objectif une utilisation accrue des eaux traitées pour couvrir les besoins de la wilaya, en matière d’irrigation agricole.