Stadiers, prix des tickets, caméras de surveillance…

Stadiers, prix des tickets, caméras de surveillance…
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Solutions n Dans la réglementation, le club qui reçoit dans son stade ou dans le stade où il est domicilié, est responsable du bon déroulement du match, avant, pendant et après la rencontre.

Dans les pays où le football est bien avancé, le huis clos est une décision extrême pour sanctionner un club. Chez nous, cette décision a été banalisée et devenue une solution de facilité prise par la commission de discipline et par la Ligue de football professionnel (LFP).

Pourtant des solutions existent et ont donné, là où elles ont été mises en œuvre, des résultats probants. Pour l’ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara, il y a lieu d’augmenter le nombre de stadiers pour canaliser les foules et parer à tous les dérapages ; à condition bien évidemment que ces stadiers soient bien formés et remplissent un certain nombre de critères. Dans nos stades, les stadiers sont beaucoup plus des supporters et des éléments perturbateurs voire des vigiles qui mettent la pression sur l’adversaire qu’autre chose.

Certains sont même complices en faisant rentrer les produits pyrotechniques moyennant une «chippa» au passage, comme l’ont déjà fait des joueurs ou des soigneurs dans leurs… cabas ! A partir du moment où ces engins sont interdits dans les matches officiels à l’échelle internationale et que nos supporters, de surcroît, ne savent pas vraiment s’en servir pour faire la fête puisqu’ils sont dirigés vers les tribunes adverses, il faut bannir par tous les moyens.

LG Algérie

Une fouille efficace et systématique est un passage obligatoire. Sécuriser les tribunes et tous les recoins d’un stade la veille d’un match, vu que certains s’ingénient à faire rentrer le stock de «guerre» la veille, est également obligatoire. Placer des caméras partout, comme cela a été décidé par le ministère de la Jeunesse et des Sports est plus que nécessaire.

D’ailleurs, on se demande où en est ce projet puisque l’ex-ministre Mohamed Tahmi avait annoncé que cela devait être fait avant le début de l’actuel exercice. Augmenter le prix du billet du stade est également dissuasif et placer des portiques électroniques pour une billetterie électronique c’est aussi une solution pour lutter contre la contrefaçon et l’entrée gratuite des masses de supporters.

Faire appliquer la réglementation en matière d’interdiction de stade pour les supporters violents et récidivistes, voir les présenter devant un juge, est plus que nécessaire aujourd’hui. Des hooligans en herbe pullulent dans nos villes et dans nos stades sans que les responsables à plusieurs niveaux ne bougent le petit doigt, préférant que le peuple se drogue de son opium, le foot, mais aux conséquences tragiques.

Rappelons-nous seulement il y a une année la mort d’Ebossé et tant d’autres incidents graves qui ont émaillé notre sport-roi et endeuillé des familles. Dans certains pays, des solutions originales et innovantes ont été tentées avec succès comme faire jouer des matches devant un public strictement féminin ou de jeunes issus des écoles pour les éduquer dans le fair-play et l’esprit sportif.

Les pertes

L’économie du foot ébranlée

l En décidant d’adopter la sanction du huis clos comme seule «arme» pour lutter contre la violence et les dépassements dans nos stades de football, c’est toute l’économie du foot qui en prend un sacré coup. Même si les chiffres n’existent pas encore, le manque à gagner est important et le marketing sportif est sérieusement ébranlé. L’EPTV qui dépense des sommes astronomiques (21 milliards la saison dernière pour l’exclusivité du championnat), se voit privée d’affiches alléchantes et d’une grande exposition médiatique.

Certes, la réglementation n’interdit pas la retransmission d’un match à huis clos, mais la télévision ne va pas s’aventurer à le faire car au-delà de la rentabilité de la prestation, c’est l’image qui est ternie, sans compter le côté fade d’un produit sans saveur en absence de la ferveur du public.

Les sponsors et autres annonceurs ne sont pas en reste. Que ce soient Mobilis, l’opérateur public de téléphonie mobile et sponsor exclusif des championnats des Ligues 1 et 2 (qui a déboursé 22 milliards de centimes la saison dernière), Ooredoo, Djezzy, Sonatrach et d’autres entreprises publiques, privées et même étrangères, ils sont tous perdants dans l’affaire en matière de visibilité et d’impact médiatique.

Tous les affichages conçus et  payés rubis sur ongle partent en fumée à cause de ce huis clos qui cause plus de dégâts qu’il ne résout de problème.

L’étudeSe pencher sérieusement

sur le problème

l Au lieu de prendre des décisions à la hâte ou à la hussarde sans consulter qui que ce soit, il est temps que les instances se penchent sérieusement sur cette problématique en invitant tous les acteurs concernés (gestionnaires des stades, Sûreté nationale, dirigeants de club, …) à trouver les bonnes solutions, surtout dans des enceintes qui ne répondent pas aux normes exigées et autres standards requis pour le déroulement d’un événement sportif. Il est temps de mener une lutte sans merci contre toutes les causes de la violence et contre tous ces énergumènes qui détruisent notre football ; un sport déjà malade et mis sous perfusion par l’argent public à travers le canal «déguisé» des droits télé qui, aujourd’hui, représentent un seuil jamais atteint auparavant. Il est temps également de passer à autre chose que ce huis clos que l’on manipule, par ailleurs, comme on veut en le provoquant, pour certains, afin d’éviter une affiche, ou pour sanctionner un adversaire en envoyant des intrus parmi la galerie du club rival, pour d’autres. Sinon, on va tout droit pour achever notre championnat.

La crainte

Le MCA, le grand perdant

Menace n Parmi les clubs les plus sanctionnés par des matches à huis clos, on retrouve la JSK et le MCA.

Même si les chiffres indiquent que c’est le club kabyle, qui détient le record du nombre de matches disputés à huis clos la saison dernière (raison exceptionnelle à cause du décès d’Ebossé), il faut savoir que c’est la formation algéroise, qui vient en seconde position.

Au minimum, le Mouloudia a été sanctionné cinq fois la saison dernière, sans oublier les matches qu’il a dû disputer à cause de la sanction infligée à l’équipe visiteuse. Pour les Mouloudéens, c’est leur club qui reste le plus menacé par le spectre des matches sans public. En effet, à chaque sortie des Vert et Rouge, l’équipe draine du monde, aussi bien à domicile qu’à l’extérieur.

Et cela favorise l’infiltration de pseudo-supporters mouloudéens pour semer la zizanie et puis la mettre sur le dos du vieux club algérois. D’ailleurs, des témoins nous ont affirmés que plusieurs «voyous», qui n’ont rien à voir avec le MCA, profitent de chaque déplacement de l’équipe algéroise pour se fondre dans la foule afin de voler ou de procéder à des actes de vandalisme de tout genre sans être trop inquiétés.

«Chaque fois que le MCA effectue un déplacement hors wilaya, il y a des gens qui s’infiltrent dans la foule. Ils profitent de la présence d’un grand nombre de supporters pour voler ou agresser. C’est le rôle des comités des supporters, mais on ne fait rien pour isoler ces intrus», nous a dit, il y a quelques temps, un supporter du Doyen, qui avait effectué plusieurs déplacements avec son équipe favorite.

Le raisonnement de ce supporter est logique et la décision prônée par Kerbadj dernièrement, qui consiste à sanctionner d’un huis clos jusqu’à la fin de la phase (aller ou retour) les récidivistes, n’arrange pas du tout les affaires du MCA. C’est le club qui draine le plus de supporters et le fait qu’il n’a pas de mainmise sur eux et qu’il n’a pas de stade à gérer accentue cette crainte.

Les dirigeants du Mouloudia n’ont aucun pouvoir sur l’organisation de ses matches du moment que l’équipe évolue dans un stade (Bologhine) géré par l’USMA.

Les dirigeants du Doyen ne pourront pas avoir le contrôle sur leurs propres supporters. Cela permet l’ouverture d’une brèche, qui pénaliserait le club. En effet, il se pourrait que des fans infiltrent le kop du MCA dans le seul but de semer le désordre, qui engendrera la sanction pour le club. Pour cela, il faudra que les Mouloudéens soient vigilants.

L’introduction des fumigènes lors du dernier derby MCA-CRB en est un parfait exemple. On se demande comment les supporters du Chabab ou encore ceux du Mouloudia ont pu introduire ces fumigènes et autres engins pyrotechniques, alors qu’une fouille est systématiquement requise avant l’entrée au stade ?

Djamel O.