La vente des billets pour le match retour des barrages, qualificatif au Mondial 2014, qui aura lieu mardi entre l’équipe nationale algérienne et son homologue burkinabé, au stade Mustapha Tchaker de Blida, a tourné, samedi après-midi, à l’émeute entre des supporters, mécontents de ne pas avoir acquis des tickets d’entrée, et des éléments des forces de l’ordre qui tentaient de les disperser, a constaté l’APS.
Des supporters venus des quatre coins du pays en vue d’assister à ce match « historique » et qui se sont présentés très tôt le matin au stade pour acquérir leurs tickets, n’ont pas, en effet, apprécié la fermeture des guichets à 15h00.
Deux guichets seulement ont été ouverts, à 9h du matin, ce qui a été à l’origine d’une immense bousculade entre ces centaines de supporters, dont chacun tenait, coûte que coûte, à obtenir le fameux sésame lui permettant d’assister à cette rencontre.
Outrés par la fermeture des guichets, après une attente de plus de six heures sous une pluie battante et un froid glacial, des centaines de fans des Verts s’en sont pris aux forces de l’ordre avec des jets de pierres, ce qui a fait réagir les policiers qui ont éprouvé beaucoup de peine à maîtriser la situation.
« Comment se fait-il que la direction du stade ouvre seulement deux guichets, alors qu’un nombre impressionnant de jeunes sont venus acheter des billets ? » s’interrogeait un groupe de jeunes venus de Sidi Bel Abbès, sur un ton de déception. « On attendait ici depuis 3 heures du matin et quand on était à deux pas des guichets, la direction a décidé de suspendre l’opération de vente des tickets.
C’est inadmissible ! », rouspétaient ces jeunes, dont l’un a été touché à la main par une pierre jetée par d’autres supporters en direction des policiers. Une cinquantaine de blessés parmi les supporters et les policiers a été déplorée, au cours de cette première journée de vente de billets, a appris l’APS, de sources hospitalière et de la Protection civile.
Les « maquignons » n’ont pas raté l’occasion
Au moment où des émeutes éclataient entre les supporters et les policiers, des jeunes proposaient la vente de billets à des prix allant de 2.500 à 3.000 Da.
« Achetez aujourd’hui, avant que les tarifs n’atteignent 5.000 dinars le jour du match ! », lançaient ces jeunes aux passants, ciblant notamment les supporters venus des différentes wilayas du pays.
Le marché noir a, donc, fait surface en cette première journée de vente des tickets. Ces jeunes blidéens avouent avoir passé la nuit aux alentours du stade et qu’ils étaient les premiers à s’approprier cinq tickets chacun, le seuil maximal décidé par la direction du stade.
« C’est le dernier qui nous reste. Nous avons vendu plus d’une vingtaine depuis midi. Il y a des supporters qui ne veulent pas risquer leur vie en se bousculant devant les guichets et nous sommes là à leur service », affirment ces jeunes, promettant qu’ils vont ½ refaire la même chose durant les deux jours de vente des billets ».
Acheter un billet à 300 Da et le revendre à 3.000 Da, soit dix fois plus, représente un commerce très juteux pour ces « maquignons » qui se sont encore illustrés, cette fois-ci, en marquant une présence « appuyée » aux alentours du complexe sportif Mustapha Tchaker, devenu, ces dernières années, l’antre des Fennecs par excellence.
D’autres revendeurs ont avoué, à l’APS, qu’ils achètent des billets pour des « clients habituels » qui leur ont fait la commande depuis plusieurs jours.
« Personnellement, je devrais acheter une quinzaine de tickets pour les revendre à des clients qui viendront de l’est du pays, au prix de 4.500 Da l’unité », affirme Lyes, se félicitant du fait que la rencontre lui permettra de « gagner une bonne somme d’argent ».