Stade du 5 juillet, crédit à la consommation, 87 bis payement par chèque…Les engagements qui décrédibilisent l’Exécutif

Stade du 5 juillet, crédit à la consommation, 87 bis payement par chèque…Les engagements qui décrédibilisent l’Exécutif
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Beaucoup de promesses ne seront pas tenues

Cette tendance à ne pas tenir des promesses est le sport national d’une équipe gouvernementale, laquelle fait montre d’un amateurisme criard en termes de communication.

L’année 2015 aura été celle des déclarations «pompeuses» sans lendemain. Plusieurs ministres de la République ont fait des promesses aux Algériens. Beaucoup de ces engagements sont restés lettre morte, réduisant la crédibilité de l’Exécutif, face à une société qui semble lassée de compter les promesses non tenues.

La dernière en date nous vient du ministre des Sports, Mohamed Tahmi. Ce dernier avait promis, il y a plus d’une année que la finale de la coupe d’Algérie de football sera disputée au stade du 5-Juillet. L’engagement du ministre a même été endossé par le gouvernement qui a organisé un Conseil interministériel spécifiquement dédié à la rénovation du stade en question, avec en prime, disait-on à l’époque, sa dotation d’une toiture et l’extension de ses capacités. Le ministre de l’Habitat et son collègue des Sports ont fait plusieurs visites au chantier tenu par une «performante» entreprise chinoise de construction. A chaque déplacement, le discours était le même. De plus, interpellé à plusieurs reprises par les médias nationaux Tahmi disait à qui voulait l’entendre que la finale de la coupe d’Algérie 2015 aura bel et bien lieu au stade du 5-Juillet.

La promesse du gouvernement ne sera finalement pas tenue. Les supporters devront se contenter de Tchaker pour ceux qui veulent faire le déplacement jusqu’au stade. La FAF a confirmé, hier, sur son site Internet, qu’effectivement le match ne se déroulera pas au 5-Juillet. Le ministère des Sports a-t-il menti aux Algériens où est-ce une énième erreur d’appréciation du taux d’avancement des travaux? Dans les deux cas, ce rendez-vous manqué est un camouflet pour le gouvernement qui montre, par la même, une certaine incapacité à respecter la parole donnée à la société.

Il se trouve que cette tendance à ne pas tenir des promesses est le sport national d’une équipe gouvernementale, laquelle fait montre d’un amateurisme criard en termes de communication. Et pour cause, avant de rater le 5-Juillet, le gouvernement a fait pas mal de promesses. Le collègue de Tahmi, chargé de l’Industrie et des Mines, flanqué du secrétaire général de l’Ugta et sous les regards approbateurs de patrons et autres ministres du gouvernement, avait annoncé le retour du crédit à la consommation dès le début de l’année 2015. On disait même à l’époque, qu’avec l’entrée en vigueur de la loi de finances, les produits made in Algeria seront vendus avec facilités de paiement. Plus de 4 mois après, rien n’est encore en vue. Les Algériens ont cru à cette promesse qui n’a pas connu de concrétisation sur le terrain. Les raisons invoquées par des «sources du ministères» sont loin de satisfaire les consommateurs. Les ministres concernés par l’annonce ne communiquent quasiment plus sur le sujet.

La série des engagements du gouvernement ne s’arrête pas là. Les petites bourses ont été, rappelons-le, mises en avant lors d’une tripartite «historique» qui a décidé la suppression de l’article 87 bis et donc, une revalorisation du Snmg. Comme pour le crédit à la consommation, la décision devait être effective avec l’entrée en vigueur de la loi de finances 2015. Rien n’est venu, par la suite, confirmer la «volonté» du gouvernement et de ses partenaires.

Ces promesses, qui n’engagent apparemment que ceux qui les reçoivent à bien comprendre l’attitude du gouvernement, ne concernent pas que les couches sociales moyennes. La sphère économique est également «dupée» par le gouvernement. L’on notera à ce propos, la décision de généraliser le paiement par chèque au-delà d’une certaine somme. Les discours sur le sujet se font réguliers, mais lors du dernier Salon de l’automobile, la «chkara» a encore régné en maître.

Même si l’on n’a pas atteint les échéances annoncées par le ministre de l’Habitat, les fameuses livraisons de logements Aadl risquent de constituer une autre déception de taille pour des centaines de milliers de souscripteurs au vu des nombreux fiascos enregistrés dans de multiples domaines.

Les ratés du gouvernement sont, en effet très nombreux. Les promesses reléguées aux calendes grecques sont légion, même si certaines sont moins médiatisées que d’autres, à l’image des extensions des lignes de métro et de tramway, la rocade ferroviaire qui va de M’sila, jusqu’à Tlemcen en passant par Boughzoul, Tissemsilt, Tiaret et Sidi Bel Abbès. Projet structurant, cette ligne de chemin de fer est un rêve actuellement impossible, à voir les retards qu’elle accuse.

Faut-il souligner que même les projets menés à leur terme, comme la téléphonie mobile 3G ont subi le même traitement médiatique de la part des membres du gouvernement qui ont fait les premières annonces en 2007. Pareil pour la santé et d’autres secteurs d’activités, tous touchés par cette tendance de nos ministres à s’avancer sur des échéances qu’ils ne respectent jamais.