Les attaques à l’arme lourde contre les rares hôpitaux dans le territoire encore contrôlé par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) dans le nord-est du Sri Lanka se poursuivaient, mercredi 13 mai. Après qu’un tir de mortier a tué au moins 49 personnes, mardi, un nouveau bombardement a coûté la vie à au moins 38 civils et en a blessé des dizaines d’autres, selon des sources médicales. Selon un médecin cité par l’Associated Press, des obus ont frappé un service de réanimation dont les patients avaient déjà été victimes d’attaques aériennes.
L’armée, qui mène depuis un mois une offensive contre les rebelles tamouls, a démenti avoir fait usage d’armes lourdes contre le territoire contrôlé par les Tigres, accusant ces derniers d’avoir délibérément tué ou blessé 250 civils, dans le but de « salir l’image des forces de sécurité auprès de l’opinion publique nationale et internationale ».
Des propos démentis par de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, qui affirme être en possession d’images satellite et de témoignages démontrant que le gouvernement sri-lankais est responsable de ces attaques. Mercredi, un employé sri-lankais de la Croix-Rouge a été tué dans ces bombardements.
L’ONU, qui a demandé la fin de l’offensive militaire dans le nord-est de l’île, estime officieusement que près de 8 500 personnes ont péri depuis fin janvier dans les combats. Les chiffres du mois dernier – 6 500 morts – ont été revus à la hausse au terme d’un week-end marqué, selon l’ONU, par « un bain de sang » : des centaines de civils, dont plus de cent enfants, ont péri dans des attaques des troupes gouvernementales.