Six policiers ont été blessés et 27 personnes arrêtées lors d’une opération lancée pour déloger une trentaine de squatteurs d’appartements inachevés à Tebessa, à 600 km à l’est d’Alger, a-t-on appris vendredi auprès de la protection civile.
Les familles d’un bidonville voisin, qui avaient occupé mercredi ces appartements situés dans la cité nouvelle baptisée « 4 mars », ont résisté violemment à leur éviction. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pierre et des cocktails Molotov lancés par des émeutiers lors d’affrontements qui ont duré deux heures, selon des témoins. Six policiers ont été blessés, dont trois ont été admis à l’hôpital, selon des sources hospitalières. Vingt-sept personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue, selon la protection civile. Ces logements n’avaient pas encore été attribués, selon la même source. Des manifestations et incidents sont récurents en Algérie à cause des problèmes de logements qui touche tout le pays. Les couples surtout ont une extrême difficulté à se loger en raison notamment de la démographie qui a fait tripler la population depuis l’indépendance, en 1962, la portant à 35 millions d’habitants. Nombre d’habitations ont été détruites ou sont devenues précaires également à cause des séismes.
L’Algérie, qui compte 553.000 habitations précaires, entend reloger l’ensemble des familles habitant les bidonvilles et les maisons construites dans le sud du pays en toub (briques composées d’argile et de paille), selon le ministre de l’Habitat Nourredine Moussa. Pour sa réélection en 2009, le président Abdelaziz Bouteflika avait promis un million de logements. Ils sont prévus dans le plan quinquennal 2010-2014.