Sports traditionnels: Ce tourisme oublié…

Sports traditionnels: Ce tourisme oublié…

Walid AÏT SAÏD

C’est un tourisme d’un autre genre et que l’on ne trouve que chez nous. Que de dollars qui nous échappent sous le nez!. Que de traditions qui se perdent au fil du temps! L’association «sauver l’imzad» a décidé de sévir…

Connaissez-vous le Baroud, Takouba, Anef, Tabilente, Maâbza, El Matreg, Tachkoumet…? Sûrement pas! Pourtant, ce sont les noms des sports millénaires bien de chez nous. La culture algérienne est riche, même en matière de sport. Une richesse qui est un produit touristique prêt à être consommé pour faire rentrer une manne de devises des plus considérables.

Mais ce tourisme d’un autre genre et que l’on ne trouve que chez nous est…oublié. Que de dollars qui nous échappent sous le nez, que de traditions qui se perdent au fil du temps! L’association «sauver l’Imzad» a décidé de lancer une opération «commando» pour sauver ces arts berbères. Elle a dans ce sens organisé un séminaire au nom très évocateur; pratiques des sports traditionnels et tourisme culturel. «Laisser se perdre ces richesses incommensurables, accumulées pendant des millénaires, serait insensé.

Si elles ont relevé ce défi et ont pu être véhiculées depuis la nuit des temps jusqu’à nous, c’est tout simplement parce qu’elles contenaient des valeurs et des vérités qui ont pu être transmises de génération en génération», souligne la présidente de l’association «Sauvez l’imzad». «Les pratiques sportives traditionnelles font partie de cette masse énorme d’histoire commune. Ensemble nous allons participer à préserver cette aventure commune», s’est engagée cette Dame de la culture. Un engagement qui ne saurait être une promesse sans lendemain de la part de cette «Dame de fer» qui a réussi à sauver l’art musical qu’est l’imzad. Pourtant, la mission n’était pas aisée.

Quand elle avait décidé de relever le défi, il ne restait que deux artistes qui jouaient de ce violon traditionnel 100% féminin. Mais grâce à l’école qu’elle a créée, Dar el imzad, et surtout la détermination des femmes de la région de l’Ahagar, cet art touareg est connu mondialement. Plusieurs jeunes artistes ont adopté cet instrument de leurs coutumes ancestrales. On y vient du monde entier juste pour être bercé par cette douce sonorité dans les belles nuits étoilées du Sahara algérien. Pour dire l’importance de cette culture, que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

«Le tourisme culturel durable est un levier qui saura allier la tradition et la modernité au bénéfice des valeurs de l’humanité des hommes», met en avant celle qui est considérée comme la protectrice des traditions. Quand on voit l’engouement populaire, ainsi que la participation des experts nationaux et étrangers on ne peut être que confiant quant à l’avenir de ce tourisme qui jaillira au milieu du désert. La révolution du tourisme culturel est en marche…