Sport après 40 ans: encourager l’activité physique, des précautions s’imposent

Sport après 40 ans: encourager l’activité physique, des précautions s’imposent

ALGER- Pratiquer une activité physique régulièrement est plus que jamais souhaité quel que soit l’âge de la personne, mais au-delà de 40 ans, certaines précautions s’imposent afin d’éviter des complications qui peuvent parfois être fatales, ont préconisé samedi à Alger des médecins et spécialistes.

« Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’activité physique pour la population active englobe les activités récréatives ou les loisirs, les déplacements (par la marche ou à vélo), les tâches ménagères ou l’exercice planifié dans le contexte quotidien, familial ou communautaire », a indiqué le Dr Farid Younsi de l’Association sportive Bouchaoui Athlétique Club (ASBAC), lors d’une journée d’information sur les activités physiques pour les personnes âgées de plus de 40 ans, organisée par l’Agence GAIA Com en collaboration avec l’Assemblée populaire communale d’Ouled-Fayet.

Pour le Docteur Younsi, la sédentarité qui progresse dans bon nombre de pays est le quatrième facteur de risque de mortalité au niveau mondial, d’où la nécessite d’encourager les gens de plus de 40 ans à pratiquer une activité physique « bien orientée et dirigée ».

« Au cours de la semaine, au moins 150 minutes d’activité d’endurance modérée ou au moins 75 minutes d’intensité soutenue sont généralement conseillées aux pratiquants d’une activité physique. L’activité d’endurance devrait être pratiquée par périodes d’au moins 10 minutes.

Aussi, des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine », a-t-il précisé.

Mais en attendant de pouvoir pratiquer régulièrement une activité physique réglementée, les personnes de plus de 40 ans peuvent se rendre à leur travail à pied lorsque cela est possible, sinon stationner son véhicule loin du lieu de travail et terminer le trajet à pied, monter les escaliers plutôt que d’emprunter l’ascenseur ou l’escalator, préconise le Docteur Younsi.

De son côté, le Docteur Imène Kheddache, assistante en médecine du sport au Centre national de médecine du sport (CNMS), a mis en exergue dans son intervention les risques d’accidents cardiovasculaires liés au sport d’où la nécessité de prendre un avis médical pour déceler un trouble ou maladie méconnue ou mal soignée.

« Pour connaître l’état de santé et les risques liés à la pratique du sport chez le quadragénaire, le cardiologue ou le médecin du sport procède à plusieurs examens. Le bilan complet et l’interrogatoire sont systématiques.

Ils permettent de déceler les risques (tabac, diabète, antécédents familiaux…) et préviennent ainsi la survenue d’accidents cardiovasculaires durant l’effort. L’examen complet du patient revêt également une importance capitale. La mesure de la tension artérielle, la palpation des axes vasculaires et l’auscultation cardiaque sont autant de gestes qui aident à repérer d’éventuels signes d’alerte chez le patient », a relevé le Dr Kheddache.

Pour la représentante du CNMS, les « anciens sportifs » âgés de plus de 40 ans qui désirent reprendre une activité physique doivent être particulièrement vigilants.

« Pensant que la pratique d’une discipline sportive pendant de longues années leur a permis de conserver leurs capacités physiques même après une longue période d’inactivité, certains d’entre eux reprennent le sport en se fixant des objectifs irréalistes. Cette attitude peut se révéler périlleuse, surtout pour ceux qui pratiquent des sports extrêmes, car elle peut conduire à un infarctus », a-t-elle averti.

A cet effet, les médecins recommandent à ces anciens sportifs d’envisager une reprise progressive incluant une période de reconditionnement nécessaire pour réveiller le corps, sans le brusquer de sa longue léthargie.

« L’avis médical devient impératif en cas de maladie chronique, de handicap ou de convalescence pour les personnes âgées. Le médecin généraliste doit savoir conseiller une activité physique de façon personnalisée (intensité, durée) et être en mesure d’accompagner ses patients dans la pratique après avoir éliminé tout danger potentiel pour la santé du patient », a conclu le Docteur Kheddache. 

Cette rencontre a été précédée, vendredi, par une « grande marche sportive » tenue à Ouled Fayet sur une distance de 4 km sous le thème  »Seniors, soyez sport » avec la participation d’une trentaine de personnes dont cinq dames, âgées de plus de 40 ans.