Spéculations sur les prix des médicaments,38 laboratoires dont un étranger risquent des poursuite judiciaires

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Un total de 38 laboratoires de fabrication de médicaments en Algérie, dont un étranger, pourraient être poursuivis en justice par le ministère de la Santé pour surfacturation de la matière première importée. Il leur est également reproché de violer la réglementation des changes et fraude par incitation et par omission.

Des procédures qui ne sont pas sans conséquences sur le produit final et son prix de vente aux pharmacies. Ces laboratoires risquent une interdiction d’importer les matières premières et le retrait tout simplement de leur agrément d’exploitation. M. Djamel Ould Abbès s’est montré très ferme, menaçant ces laboratoires de suspension temporaire «s’ils ne s’alignent pas sur la norme nationale requise pour les opérations d’importations».

Selon une enquête ordonnée par la tutelle, ces laboratoires opéraient un important trafic dans les tarifs. Important les matières premières à des prix fixes, ils n’hésitent pas à spéculer sur le coût du produit synthétisé et à le surfacturer. Ils ont élaboré des stratégies pour gonfler la facture des médicaments en ayant recours à des manœuvres douteuses. Ne déclarant pas certains produits utilisés dans la fabrication du médicament et jouant sur le poids des matières, ils se permettent le luxe de surfacturer les prix.

Les dossiers de ces laboratoires sont en étude auprès des ministères des Finances, du Commerce et des services des Douanes algériennes. «Le département ministériel de la santé, qui est phase d’assainir la situation de l’importation des médicaments, suit de près ces dossiers», a rassuré le ministre lors d’un point de presse en marge de sa visite de travail à Mascara. Les laboratoires concernés n’ont pas été cités par le ministre qui les a appelés à modérer leurs prix et à respecter les normes requises en matière d’importation.

Fin des pénuries de médicaments

Pour ce qui est des pénuries de médicaments qu’a traversées le pays lors des mois précédents, le ministre de la Santé s’est voulu rassurant. «La pénurie de médicaments a tendance à disparaître et pratiquement tous les produits pharmaceutiques sont disponibles dans les hôpitaux»,

a déclaré le ministre. Par ailleurs, la nouvelle loi sur la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) permettra en cas de manque de s’approvisionner auprès de fournisseurs étatiques et en cas de rupture de stock au niveau des firmes agréées. Enfin, le ministre a fait savoir que «la PCH dispose d’un stock de 6 mois et que la crise est derrière nous».

Le laboratoire Sanofi-Aventis nie être concerné

Suite aux mesures prises par le ministère de la Santé pour resserrer davantage l’étau sur les firmes pharmaceutiques, la filiale algérienne du laboratoire français Sanofi-Aventis, leader des ventes de médicaments en Algérie, a déclaré «ne rien avoir ni à se reprocher».

Le responsable de la communication du laboratoire a dit : «Sanofi n’a pas reçu d’informations particulières à ce jour. Sanofi a toujours travaillé dans le strict respect des lois algériennes. Son activité en Algérie se déroule en toute transparence et conformément à son code d’éthique.» Pour l’instant, le laboratoire ne compte pas cesser ses activités en Algérie et poursuit son développement.

«Sanofi est par ailleurs engagé depuis de nombreuses années dans un processus de transfert de savoir-faire et s’apprête à étendre ses investissements à Sidi Abdellah dans le cadre de la construction d’un complexe industriel», a ajouté le service de communication de Sanofi-Aventis.

Cette nouvelle usine sera d’une capacité de 100 millions d’unités par an pour un investissement de 80 millions d’euros. Néanmoins, selon des sources sûres, parmi les laboratoires concernés par cette affaire figurent le laboratoire français ainsi que des petits laboratoires algériens, puisant leurs produits de ce dernier.

Cylia Lateb