Spéculations sur le contenu de la nouvelle constitution, Bouteflika n’a pas dit son dernier mot

Spéculations sur le contenu de la nouvelle constitution, Bouteflika n’a pas dit son dernier mot

Le président de la République

«Le chef de l’Etat annoncera les vrais contours de cette révision lors d’un Conseil des ministres qui aura lieu dans les prochains jours», annoncent des sources crédibles.

Un poste de vice-président, un régime semi-présidentiel, tamazight langue officielle, une séparation des pouvoirs, un magistrat à la tête du Haut Conseil de la magistrature, la chefferie du gouvernement reviendra au parti majoritaire et tant d’autres spéculations encore…La révision de la Constitution devient l’objet central de toutes les polémiques et de spéculations depuis ces dernières semaines. Sauf que le vrai chef d’orchestre, le président Bouteflika n’a pas dit son dernier mot. Quand le dira-t-il?

«Le président de la République annoncera les vrais contours de cette Constitution lors du prochain Conseil des ministres dans les prochains jours», susurre-t-on de sources crédibles. Il va falloir donc attendre, non pas la révision de la Constitution mais la tenue d’un éventuel Conseil des ministres qui interviendrait vers la fin du mois en cours ou début mai. Le derniers Conseil des ministres remonte à décembre dernier lors de la signature de la loi de finances. Les présidents des deux chambres du Parlement, Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa ont été destinataires de copies de ce projet mais «qui seraient loin de répondre aux attentes du président qui, lui, souhaitait une réforme beaucoup plus profonde», rapportent nos sources.

LG Algérie

Le tintamarre médiatique orchestré par Ould Khelifa, Bensalah, Amar Saâdani et Medelci est loin d’être innocent. La certitude est que tout ce temps mis pour élaborer et annoncer ce texte, traduit de très fortes résistances parmi même des décideurs et entre les différents acteurs agissant au sein du pouvoir. Les déclarations intempestives du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, l’empressement de Larbi Ould Khelifa pour annoncer quelques bribes d’un texte non encore avalisé par le président et la très grande réticence du propos chez Abdelkader Bensalah accentuent cette idée selon laquelle le consensus est loin d’être fait autour de ce projet. Deux tendances au moins s’y dégagent: le tandem Ould Khelifa- Saâdani, qui mène une offensive pour cette révision. Saâdani a plaidé pour une Constitution consensuelle au service de la République.

L’amendement de la Constitution s’inscrit dans le cadre du projet élaboré par le président de la République pour «dynamiser l’action politique» et faire en sorte qu’elle soit «utile au peuple et à la patrie», a souligné M.Saâdani au cours d’un meeting qui a réuni à la Maison de la culture Houari-Boumediene des militants du parti. Avec la même vigueur, le président de l’APN a levé le voile sur une partie de ce projet en donnant un aperçu de la future Loi fondamentale.

«Le projet de révision de la Constitution apporte de profonds amendements et constitue un grand pas vers la consécration d’une véritable démocratie», a-t-il affirmé. Plus réservé, Abdelkader Bensalah a été très peu loquace mais aurait confié qu’il a effectivement reçu une copie du projet «mais qui serait loin des attentes du chef de l’Etat». Face à cette confusion et pour taire ces «tiraillements, Medelci a été chargé de mettre le holà.

Il a réussi exactement le contraire. En soutenant qu’il n’a pas reçu de copie de l’avant-projet, il a mis en relief un manque de coordination autour d’un projet qui semble naître par césarienne après quatre années de maturation. L’amendement qui était imminent pour Ould Khelifa et Saâdani, n’est même pas à l’ordre du jour pour le président du Conseil constitutionnel qui s’exprimait…lors d’une sortie sur le terrain en compagnie du ministre de l’Habitat. «La Constitution est régie par des règles claires et lorsque le président de la République décide de procéder à sa révision il le fait à travers une saisine officielle du Conseil constitutionnel, et nous sommes en attente de cette saisine jusqu’à présent», soutient-il. On l’aura bien compris, c’est le pouvoir qui mène le bal mais sa belle symphonie est perlée de fausses notes.