Soutien et solidarité avec le peuple malien,Sahel : premiers jalons d’un réseau de sociétés civiles

Soutien et solidarité avec le peuple malien,Sahel : premiers jalons d’un réseau de sociétés civiles
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L’ambition du réseau ne se limite pas à une contribution aux solutions aux préoccupations urgentes dont la crise malienne, mais d’aller au-delà.

Parallèlement à ce qu’est entrepris au niveau politique et sécuritaire pour résoudre la crise malienne, la société civile a commencé à bouger de son côté et semble convaincue de pouvoir apporter, grâce à ses programmes et initiatives, une contribution à la paix et la stabilité dans ce pays. Le Comité algérien de soutien au peuple malien s’est déplacé, dans le cadre du réseau des sociétés civiles des deux pays, à Bamako où il a eu à rencontrer, selon le docteur Ayachi, un des initiateurs du réseau, des acteurs politiques mais aussi et surtout des membres de la société civile et des religieux.



Cheikh Oumar Diarrah, membre fondateur du réseau pour le côté malien, a annoncé, pour sa part, la tenue, à Alger à la mi-juin, d’une conférence internationale des sociétés civiles de soutien avec le peuple malien avec la participation des sept pays de la sous-région ; des pays que l’on trouve déjà dans les différents mécanismes mis en place par les pays du champ. Idée qui vient, a précisé M. Ayachi, de cheikh Diarrah lors de son séjour à Alger.

L’ambition du réseau ne se limite pas à une contribution aux solutions aux préoccupations urgentes dont la crise malienne, mais d’aller au-delà, par l’élaboration de programmes à même de garantir le développement des pays du Sahel. La situation du Mali demeure cependant une préoccupation majeure vue du côté algérien compte tenu de son expérience en “épreuve difficile”, celle de la décennie noire, a souligné M. Ayachi. Et de préciser encore que l’intégrisme religieux est l’une des principales causes de ce qui s’est passé au Nord-Mali. Préoccupation qu’il explique en puisant dans la sagesse populaire africaine qui dit qu’“on ne peut pas rester les bras croisés quand il y a le feu chez le voisin”.

Et l’on replonge dans l’histoire récente qui a cimenté les relations entre les deux pays, lorsque le Mali a ouvert son territoire à la résistance algérienne pendant la Révolution. Une dette envers le Mali, a-t-il déclaré. Dette épongée, réplique un malien originaire des régions du nord qui estime que des centaines d’étudiants maliens ont fait leurs études en Algérie depuis des années. Lorsque le débat est ramené au niveau des sociétés civiles, le courant passe, loin des salons et coulisses politiques. Une distance que le réseau a tenu à marquer pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec les gouvernants. “Nous ne sommes pas un contre-pouvoir, nous sommes une force de propositions, des sentinelles des pouvoirs publics qui doivent apprendre à compter avec nous”, a affirmé le docteur Ayachi. La démarche vise surtout à “la réappropriation de notre authenticité et garder, selon le conférencier, les valeurs de générosité qui sont les nôtres”. Et pour donner un large écho à l’entreprise, les initiateurs de la conférence ont inscrit un panel média afin de donner de “la visibilité et une résonnance à la conférence qui a besoin de beaucoup de pédagogie”.

Souhaitant que les élections présidentielles aient lieu dans les délais, les membres du réseau inscrivent cependant leur action dans l’après-élection. Conclusion de M. Ayachi pour résumer le chantier : “Nous devons discuter ensemble, trouver des pistes et apprendre à vivre ensemble en tant qu’Africains.”

D. B