Devant les organisations estudiantines qui sont à l’origine du meeting, il a défendu le bilan de Bouteflika en déclinant le chiffre de 92 universités réalisées pendant ses trois mandats.
Le meeting des étudiants en faveur du candidat Bouteflika organisé, hier, à la Coupole du 5-Juillet d’Alger, a été préparé avec minutie, de manière à frapper grandement les esprits. Cette manifestation a fini, comme elle a commencé, dans une ambiance de fête où un show à l’américaine régnait et une démonstration de force à travers la participation de milliers d’étudiants venus des quatre coins du pays. Lâchers de ballons, jeux de lumière, extraits des discours du président Bouteflika depuis 1999 passaient en boucle et un clip du chanteur Mohamed Lamine dans sa célèbre chanson Abdelkader ya Boualem sur lequel dansaient des étudiants en entonnant le refrain. De petits portraits du Président sont brandis par des étudiants surchauffés portant pour la plupart des casquettes, ainsi que des t-shirts sur lesquels on pouvait lire en français “Bouteflika reste mon choix”.
La grande et très spacieuse Coupole du 5-Juillet était archicomble, à telle enseigne que par endroits, les étudiants venus en masse ne trouvaient pas où s’asseoir. Tapissée de banderoles géantes où le portrait du Président était omniprésent, les sigles des organisations estudiantines le soutenant étaient bien mis en évidence : l’Union nationale des étudiants algériens (Unea), l’Alliance pour le renouveau estudiantin national (Aren), l’Union générale des étudiants libres (Ugel), l’Organisation nationale des étudiants algériens (Onea), le Syndicat national des étudiants (SNE), l’Union nationale des étudiants algériens (UNJA), la Ligue nationale des étudiants algériens (LNEA) et l’Union générale des étudiants algériens (UGEA). Une manière pour elles d’assumer le choix de leur candidat à la présidentielle. C’est d’ailleurs un “soutien indéfectible” qui a été exprimé par les états-majors de ces organisations qui se sont succédé à la tribune. Le directeur de campagne du candidat Bouteflika, Abdelmalek Sellal, qui a prononcé un discours marquant la fin du meeting, l’a fait en l’absence de toute figure d’officiel, à l’exception d’Abdelkader Ouali, son adjoint à la direction de campagne, et Abdeslam Bouchouareb, le communiquant de la campagne.
“Le président Bouteflika a tout donné à l’Algérie depuis 1999. Je n’ai pas besoin d’évoquer son bilan, il y a eu
92 universités à travers le pays”, a lancé Sellal dès l’entame de son allocution, avant d’interroger la salle : “Citez-moi un pays qui a réalisé autant d’universités en 15 ans ?” “Je vous promets que nous créerons une nouvelle formule de logements spéciale pour les nouveaux licenciés des universités, il y a beaucoup de choses pour l’emploi, on fera plus dans le cadre de l’Ansej et la Cnac et on permettra aux jeunes de créer leurs entreprises à travers les star-tup”, s’est-il engagé avant de lancer : “On mettra en œuvre des mécanismes pour permettre aux jeunes universitaires d’avoir leurs logements.” Évoquant le Printemps arabe, Sellal l’a qualifié de “moustique”, “qu’on va éliminer avec le Fly Tox”. “On va utiliser tous les produits nécessaires pour le stopper”, a-t-il promis, allusion faite “aux manipulateurs”.
“Comme a dit Sellal”
Les milliers d’étudiants participant au meeting d’hier étaient beaucoup plus attirés par l’ambiance de la fête et le dépaysement que par le politique. D’ailleurs, ils n’ont pas manqué de l’exprimer à différents moments du discours de Sellal. C’est ainsi qu’à l’occasion de sa phrase sur le Printemps arabe, des étudiants n’ont pas caché leur aversion de la chose politique.
“Ils nous ont gavés avec ce Printemps arabe. C’est de la politique. On en a ras la casquette”, a réagi un étudiant de 18 ans venu d’Aïn Defla et affilié à l’Unea. Aussi, lors de l’évocation des intentions du candidat Bouteflika par rapport à l’Ansej, des étudiants ont exprimé leurs propres revendications en chœur : “Libérez-nous du Service national !” ont réclamé certains, tandis que d’autres ont revendiqué qu’il soit réduit à sa plus simple expression, c’est-à-dire : “Un Service national en une semaine, et c’est tout.” À la question de connaître les réelles raisons du soutien des étudiants au candidat Bouteflika, chacun y va de son argument. “Grâce à Bouteflika, nous mangeons bien, nous nous habillons bien et nous mettons de la gomina sur nos cheveux”, a résumé un étudiant de Sétif, membre de l’UNJA. Un étudiant de Médéa répondra, quant à lui, à la question de savoir ce qui motive son soutien à Bouteflika : “Comme a dit Sellal dans son discours.”
N M