Les souscripteurs au logement public promotionnel (LPP) continuent à ruer à l’ENPI (Entreprise nationale de la promotion immobilière) de Bab Ezzaour, Alger. Aujourd’hui, 6 heures du matin et déjà le portail de l’entreprise est pris d’assaut par des centaines de citoyens pour récupérer les formulaires, pièce maîtresse du dossier de souscription.
« Je suis arrivé à 5 heures, et il y avait déjà beaucoup de monde avant moi », nous fait savoir une quinquagénaire qui ne désespère pas d’obtenir, cette fois-ci, son logement. « Avant de faire la queue, inscrivez-vous pour un rendez-vous pour le dépôt du dossier auprès de l’agent de l’ENPI qui met le registre d’émargement à la disposition des candidats au logement public promotionnel.», nous a-t-elle conseillé. Le temps passe. Les deux files grossissent. Une file est réservée au retrait des formulaires et l’autre pour le dépôt des dossiers.
Vers 08h00, les fonctionnaires commencent à arriver. Ils arrivent, difficilement, à se frayer un chemin La chaleur est également au rendez-vous ce matin. Elle est tellement forte, que les gens commencent à s’énerver, sous l’œil placide des policiers présents et des agents de sécurité imposants. Il est déjà 9h00, les souscripteurs commencent à perdre patience sous le soleil ardent. Le portail en fer est toujours fermé.
« Toutes les administrations d’Algérie ouvrent à 8h. Il est 9 heures, on ne bouge pas encore », s’est insurgé un jeune homme, dégoulinant de sueur. Soudain, un préposé au guichet, un listing entre les mains, s’approche de la foule et commence à appeler les gens pour les laisser entrer à l’intérieur de la cour. « Vous allez entrer par groupe de 50 personnes », rassure-t-il. Ensuite, viendra le tour de ceux qui doivent récupérer les formulaires.

La veille, il y avait rupture de stock. « Les formulaires sont disponibles », précise le fonctionnaire de l’ENPI qui demande de la patience aux présents avant de lâcher : « nous n’avons beaucoup de personnel. Nous allons recevoir, au grand maximum, 250 dossiers. » Une certaine déception se lit sur les visages. « Cela fait trois jours que je n’ai pas travaillé, uniquement pour récupérer les formulaires. Je dois encore rater une autre journée pour le dépôt du dossiers », baragouine la personne aux lunettes, déçu.
Nous sommes arrivés à nous introduire à l’intérieur dans la foulée de la seconde vague. A l’intérieur des bureaux, le personnel est exclusivement féminin. Dans la bouche de la fonctionnaire, un seul refrain. « Votre salaire vous permet de vous s’inscrire à cette formule LPP », ressasse à chaque fois devant un client avant de vous demander une photocopie de la carte d’identité. Sans attendre, il vous remet le sésame, le formulaire, en attendant une autre journée encore plus pénible, le jour du dépôt.
Mahmoud Chaal