Le Salon International du Livre d’Alger qui se tient depuis près d’une semaine au complexe sportif Mohamed Boudiaf continue d’attirer les amoureux de belles lettres. L’affluence va crescendo à mesure que les jours passent.
Cet intérêt particulier s’explique, en particulier, par la qualité et la diversité des œuvres exposées. Des livres pour tous les goûts. A la recherche d’œuvres immortelles écrites par des écrivains d’Algérie ou d’ailleurs. Mais aussi de nouvelles formes d’écriture. Les visiteurs prennent littéralement d’assaut les stands, dans une ambiance pareille à nulle autre. Autant que faire se peut, ces derniers tentent se procurer des livres à des prix raisonnables, même si certains ouvrages sont hors de prix. Enseignants, étudiants ou simples adeptes du verbe sillonnent quotidiennement les stands pour acheter des livres ou simplement voir de près les écrivains venus dédicacer leurs œuvres. Spectacle saisissant, les visiteurs sortent des stands les mains croulant sous des piles de livres.
Safia, enseignante de littérature française au département de langue française à Alger, affirme s’être déplacée spécialement pour acheter des romans de jeunes auteurs algériens indisponibles dans les librairies. «Je suis une habituée, et à chaque édition, je viens acheter des romans que je ne trouve pas chez les libraires», affirme-t-elle, soulignant «qu’ici, il lui arrive souvent d’en acheter à des prix vraiment abordables.» Les étudiants, eux, se ruent principalement sur les livres d’histoire contemporaine. Ils font remarquer le manque de livres d’histoire au niveau de l’université. Peur eux, ce Salon est une aubaine qui leur permettra d’acheter tous les livres d’histoire.
Autre constat, la littérature algérienne ou étrangère de graphie française intéresse très peu les jeunes. Peu d’engouement pour les livres écrits dans cette langue. Cela n’a pas échappé aux exposants. Pourtant, ce n’est pas le livre qui fait défaut. Interrogé, un lycéen répondra qu’il ne consacrera pas son temps à lire ce qu’il ne comprend pas. «Je fais mes études en langue arabe », a-t-il expliqué, comme pour justifier son désintérêt pour la langue de Diderot. Explication confirmée par un enseignant de français. «Cette situation s’explique par la politique du système éducatif national», a-t-il soutenu. Soulignons que les collégiens et les lycéens achètent tout ce qui est écrit en langue arabe, du petit livre de grammaire au livre de philosophie, en passant par les livres de sciences et de littérature arabe.
Il est à noter que même si la majorité des visiteurs ont tenu à souligner l’importance de cette manifestation qui permet aux lecteurs et autres amoureux du verbe de s’ouvrir sur le monde livresque, il n’en demeure pas moins que d’aucuns ont estimé inacceptable d’organiser un tel rendez-vous culturel sous une tente. «Un exposant sénégalais n’a pas caché son admiration, dût-il regretter le manque d’organisation et d’orientation. «C’est une manifestation à encourager, même s’il faut, à l’avenir, revoir certains aspects, telle que l’orientation et l’affichage et la climatisation des stands», a-t-il dit. S’y ajoute le problème d’humidité et de chaleur. Une autre fausse note relevée par les visiteurs et les exposants.