Ils sont entre 150 et 250 visiteurs par jour à solliciter des actes d’état civil
Parmi les «pics» d’activités que connaît l’administration figure la période préélectorale comme celle que nous vivons. Tout le monde connaît les APC et leurs guichets, mais combien sont-ils à connaître la structure qui y ressemble et dédiée à notre communauté à l’étranger? Suivez-nous…
Elle ne ressemble pas tout à fait aux 1541 APC que compte le pays. Nichée sur les hauteurs de Kouba, dans la capitale, dans l’enceinte des nouveaux bâtiments du ministère des Affaires étrangères, elle se caractérise essentiellement par la gestion de l’état civil à partir duquel elle délivre les actes au profit d’une frange, seulement, de notre société. Face à l’entrée très vaste du ministère des Affaires étrangères, qui baigne dans un décor champêtre, se trouve, quelques mètres plus loin, le bâtiment abritant les guichets. Dès qu’on pousse la porte, on est surpris par la foule compacte qui laisse très peu apparaître les guichets. Nous sommes à la sous-direction de l’état civil et de la chancellerie du ministère des Affaires étrangères. Une «mairie» pas comme les autres. En levant les yeux, des panneaux indiquent les différents services offerts. «Extraits de naissance», «légalisations», «gestion consulaire», etc. au-dessous desquels est accroché au mur un compteur de tickets grâce auquel les citoyens passent dans l’ordre d’arrivée. On apprendra qu’ils viennent de toutes les contrées du pays. Qui sont ces citoyens et pourquoi doivent-ils venir ici pour retirer leurs actes d’état civil? Ils forment une partie de notre communauté de l’étranger. Une partie seulement. Ceux qui sont nés hors du territoire national et qui sont rentrés pour résider au pays. Ils sont nés à Francfort, Paris, Stockholm ou à… Sydney en Australie. Ils ont tous leur naissance enregistrée dans les services d’état civil de tous ces pays étrangers avec cependant une transcription, par la suite, de leur existence auprès des consulats d’Algérie implantés dans ces mêmes pays. Dès lors qu’ils rentrent définitivement au pays et pour ne plus avoir à faire le voyage jusqu’au pays de leur naissance pour retirer un document, c’est cette sous-direction, sur les hauteurs de Kouba, qui les prend en charge et leur délivre tous les actes et documents dont ils ont besoin. Cela va des actes de naissance, de mariage, de décès jusqu’aux rectifications rendues par ordonnances de la justice en passant par les demandes de transcription pour ceux qui n’auraient pas effectué au préalable cette démarche auprès des consulats d’Algérie dans le pays où ils sont nés. Cela a l’air simple mais çà ne l’est pas du tout.
La sous-direction est en contact permanent et en temps réel avec nos représentations diplomatiques à travers le monde. Fax, Internet, téléphone, valise diplomatique électronique et normale, tous les moyens de communication sont utilisés pour faciliter à ces citoyens l’obtention du document d’état civil qui leur manque pour constituer tel ou tel dossier. Nés un peu partout à travers le monde, ces mêmes citoyens résident également un peu partout à travers le territoire national. Ils viennent tous et toutes à cette «mairie» pas comme les autres. La 1542e serions-nous tentés de dire. C’est pourquoi aussi il y a foule chaque jour que Dieu fait. Ils sont entre 150 et 250 visiteurs par jour à solliciter des actes d’état civil (12S, actes de mariage, de décès, etc.). Les guichets sont ouverts de 8h à 14h30 toute la semaine sauf le week-end. Pour ces visiteurs, il est délivré entre 1000 et 1200 actes d’état civil chaque jour car beaucoup demandent plusieurs exemplaires. Ils sont encore plus nombreux en période d’examens et de rentrée scolaire.
D’autres démarches y sont également effectuées. Si quelqu’un de cette communauté se marie à Tiaret ou Khenchela par exemple c’est ici qu’il sera inscrit en marge sur le registre des naissances. Si quelqu’un, né à l’étranger et rentré définitivement depuis au pays sans avoir procédé à la transcription au consulat algérien à l’étranger dont il dépendait, celui-ci peut faire cette transcription après coup ici. Pour nos concitoyens résidents à l’étranger et qui perdent leurs documents de voyage au cours de leur séjour au pays comme le passeport, nous délivrons une attestation d’immatriculation qui leur permettra d’obtenir auprès des daïras des passeports valables jusqu’à leur retour dans le pays où ils résident. Pour vous donner une idée de l’ampleur du trafic que connaît cette «mairie» pas comme les autres, ce ne sont pas moins de 9000 actes de naissance de type 12S qui y ont été délivrés en 2011.
Le même nombre que l’année d’avant. Dans le souci de faciliter la vie de cette frange de nos concitoyens qui se trouvent à l’intérieur du pays, leurs demandes de délivrance d’actes d’état civil peuvent être faites par courrier électronique (etat_civil@mae.dz) ou par voie postale, adressées à cette sous-direction de l’état civil et de la chancellerie.
Nous donnons les intitulés complets pour ceux qui voudraient faire leurs demandes par ces moyens. Certains les connaissent en partie puisque pas moins de 1850 envois de documents par voie postale ont été effectués en 2011, par cette «mairie». Ceci pour le côté public. Moins visibles sont les tâches relevant de cette même sous-direction au profit de nos consulats et ambassades. C’est à partir de là que les postes diplomatiques à l’étranger sont approvisionnés en imprimés 12S, en passeports, Cartes nationales d’identité et registre d’état civil. Vierges cela va de soi. Nous vous l’avions dit, une «mairie» pas comme les autres car et vous l’aurez remarqué, cette sous-direction des affaires étrangères s’occupe à la fois de ce qui est dévolu aux APC et d’activités qui relèvent des prérogatives des daïras. Nous n’avons cependant pas été complet dans les différentes charges qui lui sont dévolues. Certaines ne relèvent pas forcément de l’information destinée au grand public. Quoi qu’il en soit, on retiendra que tout est fait ici pour faciliter les démarches de nos concitoyens à l’étranger. Certains le savaient déjà, d’autres pas. Maintenant, la «mairie» des Affaires étrangères n’a plus de secret pour personne.