Sous couvert de paix,les USA imposent la Guerre,Les Etats-Unis, c’est ça

Sous couvert de paix,les USA imposent la Guerre,Les Etats-Unis, c’est ça

George Bush, directeur de la CIA et futur président américain, en compagnie du président Noriega, arrêté et condamné par les USA en tant que trafiquant de drogue

La paix c’est la guerre! Cela a été, ce l’est, le leitmotiv des Etats-Unis lors des six dernières décennies.

Nous nous en tenons ici, uniquement aux interventions militaires américaines dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De la guerre de Corée (1950) à la guerre en Afghanistan (depuis 2001 à ce jour) – en passant par les guerres au Vietnam, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, en Irak, les opérations musclées en Libye (le 14 avril 1986, opération El Dorado Canyon, bombardement de plusieurs centres politiques et bases militaires en Libye) en Somalie, au Soudan et en Amérique latine, Cuba (attaque de la Baie des Cochons en 1962), Panama (attaque en 1989 contre le palais présidentiel et arrestation du président Manuel Noriega), Grenade (bombardement du palais du président Bishop et invasion de l’île), Chili (participation de la CIA au coup d’Etat militaire qui a déposé Salvador Allende), les multiples interventions militaires en Amérique centrale et aux Caraïbes- les Etats-Unis – si l’on excepte les guerres coloniales – ont été le pays qui a le plus usé du poids de sa puissance militaire et financière pour imposer au monde son hégémonie sur les choses et les faits.

Cette disposition des Etats-Unis à user prioritairement de la force est présentée uniment par les différents présidents américains comme étant une nécessité incontournable, le tout enrobé de principes nobles et vertueux. La guerre et ses dommages collatéraux sont ainsi aseptisés, devenant une exigence pour les Etats-Unis afin de conserver leur rang de superpuissance. «Nous luttons pour le principe d’autodétermination. Le peuple sud-vietnamien devrait pouvoir choisir sa propre destinée» expliquait le président (démocrate) Lindon B. Johnson au moment où il autorisait l’armée US à déverser des tonnes de bombes sur le Nord-Vietnam occasionnant des dizaines de milliers de morts civils. Justifiant le bombardement de la capitale libyenne Tripoli en 1986, le président (républicain) Ronald Reagan explique à propos d’El Gueddafi: «Ce salaud du Moyen-Orient, n’est pas seulement barbare, Il est fou.» La même action américaine se reproduisit en 1989 lorsque les GI’s ont commis un acte de piratage en attaquant le palais présidentiel panaméen, avec à la clé l’arrestation du président Noriega. «Cet homme lié au milieu de la drogue est le dictateur du Panama.»

Le hic est que ce «dealer» selon Reagan, Noriega, n’était autre qu’un «Honorable correspond» (espion) au service de la centrale de renseignement américain, la CIA, dirigée à l’époque par un certain… George H. Bush, futur chef de l’Etat américain qui lança en 1990 la première guerre contre l’Irak. Par une propagande sophistiquée et efficace, les dirigeants américains ont manipulé les faits et la réalité pour justifier les guerres, surtout les vendre aux citoyens américains, et les convaincre de leur nécessité. Il faut admettre que les services de propagande de la Maison-Blanche excellent dans les travail de synthèse qui fait que chaque guerre initiée, préparée, provoquée par les agents US apparaisse comme une contrainte imposée aux Etats-Unis. Et cela marche à tous les coups, dès lors que les Américains ne pouvaient faire autrement que de défendre «la paix» «la liberté», «la démocratie» dans le monde. Et plus le mensonge est gros, plus cela marche.

Cela a été vérifié lors de la guerre contre l’Irak. «De tels Etats et leurs alliés terroristes constituent un axe du mal, s’armant pour menacer la paix dans le monde. Ce sont des barbares, au service du mal, qui vénèrent le mal. C’est une gigantesque lutte du bien contre le mal. Mais le bien l’emportera.» George W. Bush, emphatique, vendant la guerre contre l’Irak aux Américains et, accessoirement, à ses alliés dans le monde. Et Bush Junior d’appuyer «Saddam Hussein est un dictateur meurtrier accro aux armes de destruction massive.» Allégation qui s’est avérée fausse par la suite. Mais le mal, si l’on peut dire, est fait. Ainsi, la propagande et la désinformation ont joué un rôle magistral dans les déclarations de guerre américaines aux peuples et aux Etats qui ne s’alignent pas. Ainsi, si le nom du pays où les présidents américains promouvaient la guerre changeait, le discours lui, demeure immuable; que les hôtes de la Maison-Blanche soient Républicains ou Démocrates, ceux-ci défendent le principe de la «guerre pour avoir la paix».

Ce qu’ils n’ont cessé de marteler tout au long des 60 dernières années. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’émergence des Etats-Unis en qualité de grande puissance aux côtés de puissances traditionnelles qu’ont été la Grande-Bretagne, la France et l’Union soviétique. «Nous ne cherchons pas à provoquer la guerre», L.B. Johnson; «Les Etats-Unis ne déclenchent pas les hostilités» R. Reagan. «Les Etats-Unis ne cherchent pas les conflits» George W.H. Bush; «Je n’aime pas recourir à la force militaire» Bill Clinton; «Notre Nation se lance dans cette guerre à contrecoeur» George W. Bush. Ces cinq présidents américains qui se sont succédé au pouvoir ont été chacun le promoteur d’une guerre et tout cela, bien sûr «au nom de la paix» et pour apporter la «liberté et la démocratie» aux «peuples». Lindon B. Johnson résumait pour tous ses pairs ce concept US «Notre cause: la liberté, la compassion et la bonne entente.» Tout est dit. Fermez les bans! Il faut donc y croire.

Les intentions américaines sont altruistes, disent-ils. Plus vertueux que les Américains, tu meurs! En fait, c’est là une présentation simpliste de la guerre, comme de la paix, tout est dans l’emballage. Et les Américains, pays de la consommation par excellence, y excellent. «Aujourd’hui nos forces armées s’unissent à nos alliés de l’Otan pour mener des frappes aériennes contre les force serbes responsables des brutalités au Kosovo», Bill Clinton. Bombarder des villes, détruire des villages en devient, dans la bouche des dirigeants américains, un acte de bonté, surtout lorsque cela se fait du ciel avec un risque (de presque) zéro. Toute proportion gardée, du coup les actes des kamikazes apparaissent, eux, presque plus humains, plus moraux «L’Amérique se tiendra aux côtés des alliés et de la liberté pour soutenir l’avancée de la démocratie au Moyen-Orient et au-delà dans le but suprême de mettre fin à la tyrannie dans le monde», G.W.Bush. «Nous maintenons nos effectifs pour dissuader l’agression, pour nous défende et pour préserver la liberté et la paix», R.Reagan. «Nul, qu’il soit ami ou ennemi, ne devrait douter de notre profond désir de paix», Bush Senior. «Les Etats-Unis souhaitent la paix»,B. Clinton. «Nous recherchons la paix. Nous tentons d’obtenir la paix» Bush Junior. «J’ai promis lors de la campagne présidentielle de mettre fin à la guerre pour que nous puissions jouir de la paix» Richard Nixon, celui-là même qui était prêt à lancer une bombe atomique sur le Nord-Vietnam, mais largua sur ce pays des bombes au Napalm qui firent des ravages parmi la population civile vietnamienne. Qui pourrait jamais oublier ces images atroces, pathétiques de ces enfants nus profondément brûlés fuyant l’enfer qu’est devenu le bourg de My Lai? Un crime de guerre doublé d’un crime contre l’humanité, sans doute aussi de génocide pour lequel les Etats-Unis nont jamais été mis en état d’en répondre. Mais qui osera demander aux Etats-Unis de rendre compte de leurs actes de guerre sous couvert de recherche de la paix? Pour vendre la guerre aux Américains d’abord, aux alliés ensuite, la propagande américaine est efficace et parfaitement au point.

Les Américains, à les en croire, sont des anges qui travaillent uniquement pour le bien-être des femmes, des hommes et des enfants dans le monde. Paradoxalement, la guerre est prolongée au nom même de son achèvement. Et pour ce faire, il fallait un budget conséquent.

De fait, le budget de la Défense américain, qui avoisine les 700 milliards de dollars en 2011, est plus important que ceux réunis de l’ensemble des pays du monde y compris les grandes puissances (la Chine, la Russie et la France). En effet, la seule paix que les Américains veulent imposer est bien sûr la «pax americana» avec tout ce que cela peut induire comme conséquences. Comme d’imposer leur prépondérance militaire, financière et économique sur le monde. Cqfd!