Soupçonné avec certains groupes armés palestiniens de crimes de guerre lors de l’opération de Gaza, Israël au banc des accusés

Soupçonné avec certains groupes armés palestiniens de crimes de guerre lors de l’opération de Gaza,  Israël au banc des accusés
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Longtemps épargné par les critiques, notamment des puissances occidentales, Israël vient d’être épinglé par un rapport sur les droits de l’Homme de l’ONU.

Cela pourrait renforcer les Palestiniens dans leur volonté de porter l’affaire devant la CPI : Israël vient d’être épinglé et mis au banc des accusés par un rapport d’enquête de l’ONU. Créée en juillet dernier par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la commission d’enquête a conclu à la commission par l’armée israélienne, tout comme certains groupes armés palestiniens, d’exactions assimilables à des “crimes de guerre” lors de l’opération sur Gaza en 2014. “L’armée israélienne et les groupes palestiniens armés ont commis des exactions susceptibles d’être assimilées à des crimes de guerre, lors de l’opération israélienne ‘Bordure protectrice’ à Gaza en juillet-août de l’an dernier”, selon le rapport publié hier à Genève.

Dans ce rapport dont de larges extraits ont été repris par de nombreuses agences et de nombreux médias de par le monde, la commission s’interroge si des responsables haut placés dans le gouvernement israélien n’aient pas cautionné la puissance de feu de Tsahal en dépit des dégâts considérables occasionnés sur les civils qu’une bonne partie de la communauté internationale avait dénoncé. Pas moins de 6 000 frappes aériennes et environ 50 000 obus ont été tirés par les chars et l’artillerie israéliens tandis que les groupes armés palestiniens ont tiré de leur côté 4 881 roquettes et 1 753 mortiers en juillet et août. “Le fait qu’Israël n’a pas revu sa pratique des frappes aériennes, même après en avoir constaté les terribles effets sur les civils, soulève la question de savoir si cette conduite a fait partie d’une politique plus large qui a été au moins tacitement approuvée au niveau le plus élevé du gouvernement”, souligne le rapport. La commission dénonce “l’impunité qui prévaut à tous les niveaux” en ce qui concerne l’action des forces israéliennes et appelle Israël à “renverser son bilan lamentable” pour poursuivre des responsables. Dans le même contexte, elle déplore que les autorités palestiniennes aient “toujours échoué” à conduire devant la justice ceux qui violent les lois internationales. La commission n’a pas également dissimulé ses préoccupations sur l’usage “extensif par Israël d’armes létales sur un important rayon”, ce qui provoque, inévitablement, de grandes tueries dans des zones densément peuplées et a dénoncé le tir “indiscriminé” de milliers de roquettes par les Palestiniens visant à “répandre la terreur” parmi les civils israéliens. Mais malgré toutes ces accusations, le rapport ne relève pas l’existence de crimes contre l’humanité.

Israël dénonce, Hamas jubile

LG Algérie

Sitôt rendu public, le rapport n’a pas manqué de faire réagir le gouvernement israélien qui y a dénoncé un rapport partial. “Israël ne commet pas de crimes de guerre. Israël se défend contre une organisation terroriste qui appelle à sa destruction et qui, elle-même commet de nombreux crimes de guerre”, a déclaré Benyamin Netanyahu dont les propos ont été repris par l’AFP. Netanyahu faisait référence à l’organisation islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza. “Le rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU est un rapport partial”, a ajouté M. Netanyahu à la Knesset. “La commission qui a rédigé ce rapport a été nommée par un conseil qui se fait appeler Conseil des droits de l’Homme et qui en réalité fait tout, sauf se préoccuper des droits de l’Homme”, a-t-il insisté. Pour sa part, le Hamas a salué “la condamnation, à travers ce rapport, de l’occupant sioniste pour ses crimes de guerre” à Gaza en 2014. “Les Palestiniens doivent se servir de ce rapport pour porter le cas (d’Israël) devant la Cour pénale internationale (CPI) et tout entreprendre pour faire cesser ces crimes contre les Palestiniens et contre Gaza”, a déclaré à l’AFP Fawzy Barhoum, un porte-parole. Mais, il s’est gardé d’évoquer les soupçons de crimes de guerre également formulés à l’encontre des groupes armés palestiniens. “Les conclusions du rapport renforcent notre volonté d’aller devant la CPI contre Israël”, a déclaré, de son côté, Moustapha Barghouthi, haut cadre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Au cours des 51 jours d’hostilités, 2 251 Palestiniens avaient trouvé la mort, dont 1 462 civils, et 11 231 blessés tandis que 67 Israéliens avaient été tués, dont six civils, et 1 620 civils israéliens blessés. Israël n’a pas coopéré avec la commission qui n’a pas pu se rendre sur place. Les enquêteurs ont interrogé 280 personnes et reçu 500 communications écrites. Le débat sur le rapport est prévu lundi prochain au Conseil des droits de l’Homme.

R. I./Agences