Selon le ministre des Affaires religieuses, s’exprimant sur le phénomène de l’évangélisation, ce sont plutôt «les politiques et non pas les religieux» qui encouragent la création de minorités religieuses en Algérie.
Des forces politiques étrangères encouragent la création de minorités religieuses en Algérie afin de les exploiter pour intervenir dans le pays sous prétexte de les défendre. Selon le ministre des Affaires religieuses, s’exprimant sur le phénomène de l’évangélisation, ce sont plutôt «les politiques et non pas les religieux» qui encouragent la création de minorités religieuses en Algérie.
Sans citer les noms, ni la nationalité de ces politiques, Abdallah Ghlamallah précisera toutefois, qu’«ils ne sont pas algériens». Certains courants politiques algériens, explique-t-il, défendent ces minorités sous forme de droit religieux et le «font à des fins électorales». S’exprimant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre des Affaires religieuses affirme que ce phénomène a toujours existé «sous une forme politique». L’objectif de certains protestants «n’est pas de reconvertir les Algériens dans le but de leur éviter l’enfer». Il dit avoir cherché la vérité, de lui-même, et deviné les intentions politiques de ces individus. Concernant le courant chiite, Ghlamallah estimera que les mises en garde propagées par certains sont exagérées et illustrent «l’arbre qui cache la forêt». En exagérant la menace chiite, ces personnes se présentent comme les plus aptes à y faire face et procèdent ainsi à l’endoctrinement des citoyens, explique-t-il. Ces individus «veulent nous ramener en arrière», «pour eux la conformité est dans l’habillement, la barbe…» et véhiculent «des idées rigides», dénonce-t-il. Interrogé sur le déroulement de l’opération du Hadj cette année, Abdallah Ghlamallah s’est montré plutôt satisfait, tout en reconnaissant l’existence de certaines lacunes qu’il a promis de corriger l’année prochaine.
Selon lui, le début de l’opération s’est déroulé dans de bonnes conditions et les failles ont commencé à Minane. Certains hadjis, souligne le ministre, ont manifesté beaucoup de précipitation, ce qui a compliqué la tâche des organisateurs. Il a reconnu aussi la surcharge des deux agences de voyages mobilisées, à savoir l’Office national du tourisme (ONT) et le Touring club Algérie (TCA), chargées chacune de prendre en charge 7 000 pèlerins, alors que leurs capacités ne dépassent pas le millier.
Le ministre n’a rien reproché à l’Office national du Hadj et de la Omra, préférant imputer la responsabilité des manques enregistrés à l’âge des pèlerins, leur état de santé, les aléas climatiques et autres problèmes d’organisation. Concernant le Fonds de la Zakat, le ministre a dit que les prévisions du ministère est d’atteindre 1 milliard de DA à la fin 2010. Depuis la création de ce fonds, 3 000 projets de jeunes ont été concrétisés. Interrogé sur la mosquée d’Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le ministre regrettera que ce différend ait opposé des membres de mêmes familles et reconnaîtra l’existence de tentatives de récupération politique de cette affaire.
Non-jeûneurs La justice ne doit pas se mêler
Le ministre des Affaires religieuses a affirmé que le jeûne est le rite le plus discret qui se déroule entre la personne et Dieu. «Si je mange, personne ne peut me faire le reproche, à condition que cela ne se fasse pas devant les autres», explique-t-il. Le non-jeûneur ne doit pas avoir une attitude agressive vis-à-vis de l’entourage, plaide le ministre. Quant aux procès intentés à l’encontre des non-jeûneurs, il se demandera : «Quelle genre de justice ? En Islam il y a taâzir (rappel à l’ordre) pour que ces personnes respectent la société».
Ghlamallah et «la police politique» Un lapsus ?
Abordant le danger que présentent certains courants qui imposent leurs idées à la société algérienne, en ciblant notamment les jeunes, le ministre des Affaires religieuses interrogé sur l’origine de ces courants et s’ils travaillent pour des puissances étrangères, a rétorqué : «Ce n’est pas mon affaire, mais celle de la police politique». Un lapsus que le ministre doit regretter, d’autant qu’aucun pays, même les plus autoritaires, ne prétendent détenir de nos jours une police politique.