Soupçon de plagiat autour du film «Hors la loi» : Deux scénaristes réclament son interdiction et 1,5 million d’euros de dommâge

Soupçon de plagiat autour du film «Hors la loi» : Deux scénaristes réclament son interdiction et 1,5 million d’euros de dommâge
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Une polémique chasse une autre. Le film «Hors la loi» du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb fait l’objet d’une plainte pour contrefaçon déposée par deux scénaristes.

Farid Afiri et Philipe Roques ont déposé plainte pour « contrefaçon » contre l’auteur du film qui sortira sur les écrans le 22 septembre prochain sur 400 écrans. Lire également : Du beau monde pour l’avant-première de « Hors-la-loi » à Alger : Bouchareb vise les Oscars à Hollywood

C’est après avoir été alertés par un ami de multiples ressemblances avec un scénario, « Sparring Partners », qu’ils avaient coécrit que Farid Afiri et Philipe Roques ont décidé de saisir la justice. Rachid Bouchareb et son co-scénariste Olivier Lorelle se disent « indignés » de telles accusations, indique leur avocat Me Laurent Merlet.

« Les parallèles sont totalement inventés et n’existent pas dans le film », affirme à l’AFP l’avocat qui évoque une « procédure abusive ». Contacté par DNA, Laurent Merlet s’excuse de ne pas pouvoir communiquer sur le sujet pour le moment en raison de son agenda chargé.

Les deux plaignants réclament 750 000 euros chacun ainsi que l’ interdiction du flim. L’audience se tiendra le 12 octobre prochain devant la 3e chambre civile du tribunal de Paris. «Hors la loi» raconte l’histoire de trois frères qui ont été chassés d’Algérie. Messaoud s’engage en Indochine, Abdelkader prend la tête du mouvement pour l’Indépendance de l’Algérie à Paris et Saïd fait fortune dans les bouges et les clubs de boxe de Pigalle.

Lors de sa projection en compétition officielle de la 63e édition du Festival de Cannes du 12 au 23 mai dernier, le film de Rachid Bouchareb a provoqué une vive polémique. Des associations de harkis, d’anciens combattants et de pieds-noirs et l’extrême droite, ainsi que Lionel Lucca, député UMP des Alpes Maritimes, avaient vivement critiqué le réalisateur en l’accusant d’avoir pris des libertés avec l’Histoire et falsifié des faits concernant la guerre d’Algérie.

En août 2010, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) s’en est mêlé en réclamant aux dirigeants de France Télévisions d’organiser un débat public autour de cette production. La requête du CSA se justifiait par le fait que France 2 et France 3 ont financé en partie cette production franco-algérienne.

Pour répondre à ses détracteurs, le réalisateur d’Indigènes, avait envoyé une lettre au Festival pour tenter de calmer les esprits.

Il avait écrit : « Depuis trois semaines, une polémique précède la présentation à Cannes de mon film Hors-La-Loi, alors que ceux qui participent à cette polémique n’ont pas vu le film… Devant de telles passions et dans un souci d’apaisement, il m’apparaît important de rappeler deux choses : – Hors la loi est un film de fiction, une saga qui raconte l’histoire de trois frères algériens et de leur mère sur une période de plus de trente-cinq ans, du milieu des années trente à l’indépendance de l’Algérie en 1962.

– Il faut qu’il soit possible que le cinéma aborde tous les sujets. Je le fais en cinéaste, avec ma sensibilité, sans obliger quiconque à la partager. Après les projections, il sera temps que le débat public se déroule. Attaché comme je le suis à la liberté d’expression, il me paraît normal que certains puissent être en désaccord avec mon film, mais je souhaite que ce désaccord s’exprime dans un cadre pacifique et dans la sérénité du débat d’idées. »