Souk-el Tenine – Béjaïa : le torchon brûle entre les agriculteurs de l’EAC et les pouvoirs publics

Souk-el Tenine – Béjaïa : le torchon brûle entre les agriculteurs de l’EAC et les pouvoirs publics

Les huit familles vivant de leurs terres agricoles, affectées on s’en souvient pendant les années 75, par actes administratifs d’une durée de 99 ans, regardent leurs parcelles des terrains disparaitre petit à petit. En effet, beaucoup de constructions ont été réalisées sur des terrains agricoles d’une manière la plus illégale qui soit, et la plupart sans le document essentiel appelé décision d’extraction délivré par les services des domaines.

Dans le cas de Souk-el Tenine, car c’est de cette localité qu’il s’agit, plusieurs terrains agricoles ont été «squattés» par l’APC au vu et au su des autorités de wilaya concernées. Dans plusieurs cas, il est cité «l’utilité publique». Aujourd’hui, les agriculteurs ont décidé tant bien que mal de mettre fin à ce qu’ils qualifient de «bradage de terres agricoles». En effet, les mêmes services publics, selon un responsable de l’exploitation agricole, sont allés trop loin, et il fallait mettre fin à cette «aventure», et pas plus tard qu’il y a une dizaine de jours, l’APC a projeté d’ériger 300 logements sociaux sur un terrain agricole et de raser les 5 hangars existants. « Alors, regardez bien, pour construire 300 logements, L’ APC a préféré changer de site, c’est-à-dire d’un endroit bien situé sur les hauteurs de Souk-el-Tenine , pour venir «s’accaparer» illégalement d’un terrain agricole marécageux et gorgé d’eau.

Dans le cas où les pouvoirs publics acceptent l’échange de terrain, nous n’y voyons aucun inconvénient, mais sans cela nous exigerons une décision d’extraction de terrain du patrimoine des EAC avec toutes les indemnisations réglementaires. Concernant les hangars au nombre de 5, nous avons bel et bien acheté avec documents à l’appui,et ce sont donc des propriétés privées et nous ferons ce que bon nous semble avec », précisera le même responsable agricole de l’EAC.

Selon notre orateur, « la gare routière actuelle est érigée sur un terrain de l’EAC, c’est-à-dire compris dans nos actes administratifs, il est évident que nous allons ester en justice l’APC de Souk-el –Tenine et nous allons exiger un livret foncier.»A travers cette douloureuse situation, de «bradage» de terrains pour «utilité publique», il y a lieu de se poser un tas de questions sur l’absence manifeste de l’Etat et son suivi sur ces terrains destinés à l’agriculture.

Enfin, un hôpital de 60 lits vient d’être édifié sur les mêmes terrains agricoles, mais là, les agriculteurs ont exigé une décision d’exploitation qu’ils ont obtenue, et une indemnisation symbolique de 100DA le m² ainsi que 8 postes de travail pour leurs enfants. « Nous avons été sensibles aux demandes des autorités, car un hôpital est une nécessité pour les besoins de la région. Bref, une enquête sur la procédure d’acquisition de terrains agricoles se doit d’être ouverte, pour situer les responsabilités.

Hamid Nabet