Depuis l’explosion des scandales internationaux de corruption impliquant d’anciens membres du gouvernement, les Algériens sont choqués par l’ampleur des dépravations annoncées et de la dérive maffieuse de la conduite des affaires de l’Etat.
Cependant, ces affaires semblent encore toutes relatives par rapport aux annonces faites par Madame Louisa Hanoune, présidente du PT. Soutien indéfectible du président de la République, souvent informée en avant-première, à la tête d’un groupe parlementaire de plusieurs dizaines de députés depuis 1997, il est naturel de prendre les propos qu’elle vient de tenir très au sérieux.
Ainsi, trois des ministres les plus importants qui ont eu à gérer pendant une dizaine d’années l’essentiel des richesses du pays auraient été imposés à l’Algérie. Madame Hanoune n’a pas été plus loin pour nous informer par qui ils nous auraient été imposés, ni dans quelles conditions cela s’est fait. Mais dans tous les cas de figure, cela signifie que l’Algérie a perdu son indépendance et a été mise sous tutelle politique. Des «traîtres» à la nation ont alors été désignés par une puissance étrangère pour pouvoir diriger notre pays à son profit. Le président de la République, sous le règne duquel ces hommes nous ont été parachutés, aurait donc consenti à couvrir politiquement une telle manœuvre n’informant pas son peuple que lui, n’était là que pour mettre en application les décisions prises ailleurs. La portée politique des propos de Madame Hanoune est d’une gravité telle qu’une procédure judiciaire devrait être ouverte et que son audition devrait se faire au plus vite pour qu’elle puisse révéler la totalité des faits et des informations qu’elle détient. Les Algériens sont inquiets de savoir si d’autres hauts responsables de la République sont également concernés.
S. D.
