Soufiane Djilali: “On doit se rĂ©approprier le 5 Juillet, comme on s’est appropriĂ© l’emblème Amazigh”

Soufiane Djilali: “On doit se rĂ©approprier le 5 Juillet, comme on s’est appropriĂ© l’emblème Amazigh”
soufiane-Djadid

Après la grande rĂ©ussite du 18e vendredi de manifestations antisystème, marquĂ© par la tentative d’interdiction, pour le moins incomprĂ©hensible, de l’emblème amazigh, le prĂ©sident de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a appelĂ©, hier, les AlgĂ©riens Ă  une marche grandiose Ă  l’occasion du 5 Juillet prochain, date-anniversaire de l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie.

“Le 5 Juillet coĂŻncidant cette annĂ©e avec la journĂ©e de vendredi est une aubaine Ă  saisir par les AlgĂ©riens pour se rĂ©approprier dĂ©finitivement cette date historique. Il faut qu’on se rĂ©approprie le 5 Juillet, comme on vient de s’approprier l’emblème amazigh”, a en effet, clamĂ© le chef de ce parti, membre de l’opposition dĂ©mocratique, invitĂ© du Forum hebdomadaire de l’association SOS-Disparus. Pour Soufiane Djilali, grâce Ă  la dĂ©monstration de force du peuple vendredi dernier, le pays est plus que jamais “unifié”. “La crainte de voir le mouvement s’essouffler après les multiples manĹ“uvres du pouvoir est dĂ©finitivement dĂ©passĂ©e, et ce, grâce Ă  la prise de conscience du peuple qui a su les dĂ©jouer et rester soudĂ© face Ă  un pouvoir aux abois.

Si personne ne remet en cause le drapeau national, personne ne peut douter de notre identitĂ© amazighe. C’est la rĂ©alitĂ© de la civilisation algĂ©rienne”, s’est fĂ©licitĂ© le chef de Jil Jadid, qui se demande si les tenants du pouvoir ont rĂ©ellement mesurĂ© le danger auquel ils ont exposĂ© le pays Ă  travers la sĂ©rie de manĹ“uvres visant Ă  diviser le peuple.

Pour lui, s’ils en sont conscients, c’est “encore plus grave !”. Soufiane Djilali n’a pas manquĂ© l’occasion de rĂ©itĂ©rer, par ailleurs, ses propositions pour une sortie de crise qui passe, dit-il, par l’ouverture d’un dialogue serein entre les principaux acteurs qu’il dĂ©finit dans trois parties distinctes, en l’occurrence le peuple, le pouvoir et la sociĂ©tĂ© politique (partis politiques, organisations syndicales et mouvement associatif). Pour ce faire, il pose comme prĂ©alable “au minimum le dĂ©part du gouvernement Bedoui”.

“Si on peut lui concĂ©der le maintien de Bensalah pour des raisons objectives de maintenir ne serait-ce que la façade de l’État, le pouvoir incarnĂ© par l’institution militaire doit, en revanche, impĂ©rativement dĂ©signer de nouveaux reprĂ©sentants pour engager des nĂ©gociations avec la sociĂ©tĂ© politique”, a-t-il plaidĂ©. L’objectif des nĂ©gociations, explique-t-il, est la mise en place, au prĂ©alable, des mĂ©canismes nĂ©cessaires pour l’organisation d’élections transparentes, ainsi que la dĂ©signation d’un gouvernement en concertation avec l’ensemble des acteurs. Il prĂ©conise d’aller, une fois ces conditions rĂ©unies, juste Ă  l’Ă©lection d’un prĂ©sident qui s’engagera Ă  ordonner l’Ă©lection d’une assemblĂ©e nationale lĂ©gitime, laquelle se chargera, pour sa part, de la prĂ©paration d’une nouvelle Constitution. Il s’agit, selon lui, de l’une des meilleures manières d’intĂ©grer l’ensemble des propositions distinctement avancĂ©es, actuellement, par les diffĂ©rents acteurs.

Farid Abdeladim