Auteur d’un doublé hier, Hilal Soudani, attaquant de l’ASO, est le buteur de ce championnat d’Afrique avec trois buts. Dans l’entretien qui suit, le Chélifien reste modeste et préfère parler du groupe plutôt que de sa personne.
– Comment expliquez-vous ce qui s’est passé aujourd’hui ?
– Nous sommes tombés sur une très bonne équipe gabonaise. Bien organisée dernière et dangereuse en attaque. Il ne faut pas oublier que ce match était leur dernière chance de garder un espoir de rester dans le tournoi, contrairement à nous, qui étions premiers du groupe, donc plus à l’aise et moins pressés.
– Vous avez mal débuté la partie, contrairement au match face à l’Ouganda. Ne pensez-vous pas que vous avez un petit peu sous-estimé votre adversaire ?
– Non, au contraire. On savait que ce match n’allait pas être une partie de plaisir. On était un peu crispés au début, mais on s’est vite repris. Je pense que nous avons fait un bon match, notamment en deuxième période, où notre réaction était très positive.
– Justement, on a senti une nette amélioration en deuxième période. Quelle explication donneriez-vous à cela ?
– Le but que nous avons encaissé en début de deuxième mi-temps nous a secoués. On ne pouvait pas se permettre de perdre ce match et être dans l’obligation de gagner face au Soudan pour se qualifier. Le coach a fait les changements nécessaires et ça a marché. On a égalisé, puis aggravé la marque. Dommage qu’on n’a pas pu tenir les quelques minutes qui nous restaient à jouer.
– Vous avez raté une bonne opportunité d’assurer la qualif’ aujourd’hui, on imagine que vous avez beaucoup de regrets…
– Ce qui est fait est fait. Il faut passer à autre chose. Nous avons un match face au Soudan qu’il ne faut absolument pas perdre. On va souffler un peu et commencer à préparer ce troisième match. Le point que nous avons pris aujourd’hui sera précieux. Les deux points que nous avons enlevés au Gabon le seront encore plus. Ça nous permet déjà de nous contenter d’un match nul pour se qualifier.
– Mais vous risquez de perdre la première place. Dans ce cas, vous quitteriez Khartoum pour la ville de Madany…
– Et alors ? Personnellement, ça ne me dérange pas d’aller jouer ailleurs qu’à Khartoum. Le plus important, c’est la qualification. Une fois en ¼ de finale, tout devient possible lors des matchs à élimination directe.
– En ce qui vous concerne, vous avez marqué votre 3e but. Un titre de buteur du CHAN vous intéresse-t-il ?
– Pour être franc avec vous, je n’y pense même pas. La seule chose à laquelle je pense en ce moment, c’est la qualification. Chez nous, les ambitions personnelles n’ont pas de place. L’intérêt de la sélection passe avant tout. Aujourd’hui, c’est toute l’équipe qui a marqué et pas seulement Hilal.
– On a vu votre joie après les deux buts, c’était celle de quelqu’un qui voulait prouver quelque chose…
– J’étais heureux parce que je croyais que mes deux buts allaient nous permettre de nous qualifier directement en ¼ de finale. Pour ce qui est des buts, soyez sûrs qu’il y en aura d’autres Inch Allah dans ce tournoi.
– Vous allez jouer dans quelques jours le Soudan. Comment allez-vous aborder cette rencontre ?
– Ça sera un match très difficile. Le Soudan jouera devant son public. Il voudra aussi gagner pour préserver sa première place et rester ici dans la capitale. De notre côté, on sera dans l’obligation de ne pas perdre cette rencontre, c’est pourquoi nous allons jouer pour gagner nous aussi afin d’éviter toute mauvaise surprise (comme celle d’aujourd’hui). On va bien se préparer, et Inch Allah, on passera en ¼ de finale, afin d’atteindre pourquoi pas la finale et remporter le sacre.
