Des médecins du gouvernement soudanais ont amputé un homme d’un pied et d’une main en application d’une condamnation pour vol, ont indiqué des organisations de défense des droits de l’Homme hier, mercredi, décrivant cette sentence très rare comme de la torture.
L’amputation de la main droite et du pied gauche d’Adam al-Muthna s’est déroulée, sur ordre de la justice, dans un hôpital. M. Muthna, 30 ans, a été condamné pour vol à main armée après une attaque contre un camion transportant des passagers. «L’amputation croisée est une forme de torture avalisée par l’Etat», a estimé le responsable d’une ONG. Des peines d’amputation ont, par le passé, été prononcées au Soudan en vertu de la charia, dont l’entrée en vigueur en 1983 a déclenché deux décennies d’une guerre civile dévastatrice. Mais aucun cas d’exécution de cette peine n’avait été rapporté depuis 2001. La justice soudanaise condamne régulièrement des accusés à être fouettés, et a prononcé l’an dernier deux condamnations à mort par lapidation pour adultère, mais ces peines capitales ont, par la suite, été commuées. «Les autorités devraient immédiatement cesser d’imposer des châtiments aussi cruels et inhumains et modifier la législation pour prendre en compte les obligations du Soudan en matière de droits de l’Homme», a estimé le directeur de Human Rights Watch pour l’Afrique.
