Afin d’assurer la disponibilité des produits de large consommation durant le mois de Ramadhan, l’Etat s’est engagé à renforcer les capacités de stockage et d’importation dans le but de constituer un important stock de viandes.
La mission a été confiée à la SGP Proda (Société de gestion des participations, production animale).
Cette dernière est chargée d’importer de la viande bovine congelée et désossée. Ce même organisme a été instruit de constituer un stock de viande blanche auprès des producteurs nationaux. Kamel Chadi, président de ladite SGP, nous a précisé que «suite aux instructions de l’Etat, nous avons lancé un programme national pour constituer un stock de poulets».
A cet effet, une convention a été signée avec des éleveurs privés. La société leur fournit des poussins et de l’aliment, en contrepartie elle récupère le produit fini, à savoir la volaille. Une fois récupérée, la volaille est abattue au niveau des abattoirs qui relèvent de la SGP Proda pour être ensuite conservée au niveau des chambres froides installées au sein même des abattoirs.
«Nous sommes outillés des moyens nécessaires», rassure M. Chadi. La SGP Proda a donc déjà stocké et congelé 4200 tonnes de viande blanche récupérée localement auprès de producteurs et qu’elle devrait commercialiser auprès de revendeurs agréés. Le prix de ce produit sera fixé à 250 DA/kg, voire moins, durant le Ramadhan.
M. Chadi a indiqué que des conventions ont été signées avec les détaillants pour la commercialisation qui se fera avec un prix préétabli par la SGP, le vendeur a le droit donc de bénéficier uniquement de la marge fixée officiellement par les pouvoirs publics. Le prix qui sera proposé pour le poulet durant le mois de Ramadhan sera le même au niveau de l’ensemble des vendeurs.
Une première livraison lundi
Pour ce qui est de l’importation de la viande rouge, c’est le groupe Sotracov, filiale de la SGP Proda, qui chapeaute l’opération. Au total, 4000 tonnes de viande bovine congelée seront importées d’Inde. Abdelwahab Zefizef, président du directoire du groupe, nous a confirmé que toutes les conditions d’hygiène et de conservation sont réunies.
Une équipe sanitaire relevant du ministère de l’Agriculture a procédé il y a quelque temps, avant même l’entame des négociations, au contrôle du cheptel qui devrait être exporté d’Inde vers l’Algérie. Une seconde équipe de vétérinaires a été dépêchée sur place (en Inde) afin de suivre de près l’évolution de l’opération, elle demeurera en Inde jusqu’à l’expédition totale de la quantité de viande, dont l’acheminement se fera par lots.
Le premier lot de viande arrivera lundi, par voie maritime, à travers des conteneurs d’une capacité de 25 tonnes. Tous les 4 à 5 jours, un nouveau lot sera acheminé jusqu’à ce que la totalité soit livrée.
L’Algérie a opté cette fois-ci pour l’Inde, en raison du rapport qualité-prix. L’Algérie achetait 4600 dollars la tonne de viande du Brésil, alors que celle qui sera importée d’Inde est cédée à 3000 dollars la tonne. Le prix de la viande oscillera entre 410 et 560 dinars, en fonction des pièces.
Les négociations pour l’importation des viandes de ce pays ont été entamées il y a dix ans, selon M. Zefizef. «Ce n’est qu’en 2010 que l’Inde a réussi à obtenir la certification pour l’exportation de sa viande vers l’Algérie, après avoir répondu à toutes les exigences sanitaires», a précisé notre interlocuteur.
La commercialisation de la viande rouge importée ou de la viande blanche stockée localement sera assurée par environ 500 points de vente. Un avis d’appel d’offres national à l’intention des distributeurs et vendeurs locaux a été lancé récemment. Sotracov a fait une offre aux bouchers, volaillers équipés de chambres froides, ainsi qu’aux petites et grandes surfaces, les invitant à rejoindre le réseau de franchisés.
Par Nassima Bensalem
