C’est parmi les très rares ksour occupés à ce jour par ses habitants. K’sar Ouargla, dit «La Casbah», ou la vieille ville, agonise au sud-est de notre pays. Ce ksar date de l’ère chrétienne. D’autres versions parlent de l’«époque islamique moyenne».
Le «save our soul» (S.O.S), «sauvez notre peau», se dessine, voire s’affiche, partout dans les 30 ha du ksar, à travers les expressions de ses 10 000 habitants, ou encore à travers ses belles bâtisses en ruine ou menaçant ruine à tout moment. D’ailleurs, les notables, les cadres, les universitaires et les vieux, vous le disent en arabe et en «tiguarguante». Décorés à la peinture rouge et noire et des dessins à la main, en forme de fleurs et de cadres, les murs restants cachent des histoires des époques écoulées, vécues, sous chaque toit par les Ouarglis.
Bien qu’un grand nombre de maisons menacent ruine au ksar de Ouargla, les uns ont déserté leur bâtisse, les autres l’ont louée et d’autres s’y trouvent à ce jour. Certains se débrouillent seuls pour restaurer partiellement leur bâtisse à leur manière,selon leurs moyens, parfois même avec le recours au béton ou encore ils la rénovent à 100%, après sa démolition totale, pour s’adapter au moderne au su et au vu de tous, ignorant ou oubliant que ce genre d’agissement se fait au détriment de leur richesse historique. Un massacre que nous avons constaté ici et là au niveau du ksar. «Ce voisin, n’avait pas le choix. Il n’a pas d’argent pour habiter ailleurs le temps de restaurer sa maison en ruine.
Il devait le faire rapidement au béton et refaire les murs», nous a commenté un vieux du ksar, lors de notre halte devant une maison refaite à 50% en parpaing et ciment !!! D’autres cas similaires vous interpellent tout au long du ksar, détruisant et déformant l’homogénéité d’une toile patrimoniale âgée de plusieurs siècles, témoin d’une architecture et d’un urbanisme sahariens traditionnels. Une bouffée d’oxygène, enfin, apour La Casbah de Ouargla.
Grâce à l’Association pour la culture et la rénovation du ksar de Ouargla, en collaboration avec les autorités locales, elle a été classée patrimoine national le 5 mars 1996. Ce qui a permis d’engager des travaux d’assainissement et d’AEP en plus du réseau d’électricité et l’éclairage public.
D’autres travaux ont été engagés, comme la restauration de 15 bâtisses, les mosquées, zaouïa, les 7 portes, la façade et les places publiques du ksar dites «El Djmaâte», dont la place des Martyrs. Les associations et les jeunes cadres de la wilaya n’ont cessé de plaider en faveur de leur ksar, pour une finalité bien définie : le classement des palmeraies du ksar et le ksar de Ouargla, dans la liste du patrimoine mondial.
Ce qui a motivé leurs différentes participations dans des rencontres et journées d’étude et de sensibilisation pour la revalorisation du ksar, de la fête du ksar, les mariages collectifs, l’accueil annuel des hadji, la ziara au Saint wali, Sidi Mebarek Essaiim et la fête de Lalla Mansoura.
S.L