La crainte d’être agressé dans une grande ville comme Alger où cette menace est omniprésente et s’accentue pendant le Ramadhan ne pénalise pas pour autant les habitants de la capitale. Et pour cause, dès les premiers instants suivant le f’tour, Alger grouille de monde.
Voies de circulation automobile et piétonnière encombrées, cafétérias et commerces visités par une clientèle de plus en plus nombreuse, sans oublier les plages algéroises et autres endroits de divertissements et de plaisance où il est difficile de se frayer un chemin en raison d’une affluence de plus en plus dense.
Ainsi, après une rude journée de jeûne, les algérois, grands et petits, femmes et hommes veulent se détendre, occultant l’existence des visées criminelles d’énergumènes sans foi ni loi qui échafaudent des plans ô combien nuisibles à la tranquillité publique et au bien-être du citoyen.
Sans nul doute que l’esprit collectif est rassuré au vu du dispositif imposant mis en place par les services de sécurité pour le prémunir de tout genre de désagrément.
Ces mêmes services s’emploient à démontrer pour leur part qu’ils accomplissent efficacement la mission qui leur est confiée.
C’est dans cette logique que nous avons été conviés à constater de visu le plan d’action mis en branle par cette institution de sûreté publique pendant ce mois sacré.
Destination choisie : la localité de Zéralda, à l’ouest d’Alger. Ce choix n’est pas fortuit, loin s’en faut. Zeralda est l’une des localités les plus fréquentées par les Algérois après la rupture du jeûne. On les trouve nombreux, installés sur le sable à Palm Beach où ils respirent le vent du large à pleins poumons en cette calme nuit du vendredi 19 juillet.
Au complexe les Sables d’Or de la même localité, l’endroit ne désemplit pas tout comme c’est le cas également au niveau du port de plaisance de Sidi Fredj, où l’ambiance est rythmée par les décibels émanant des galas du Casif organisés par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) qui invite chaque soir une pléiade d’artistes.
Garantir la sécurité de ces grappes humaines qui affluent chaque soir à Zeralda n’est pas une mince affaire.
Toutefois, le commandant Ahmed Maâmria, officiant à la tête de la brigade de Zeralda, nous certifie que la situation est à l’heure «bien maîtrisée», insistant sur le déploiement efficient des éléments placés sous son commandement.
Un lieu de débauche fermé
Le même officier supérieur de gendarmerie nous informe d’entrée de jeu d’une vaste opération de démantèlement de commerces illicites au niveau de la plage de Palm Beach, au cours de laquelle quelque 400 gendarmes de la brigade de Staouéli ont été mobilisés durant l’après-midi de jeudi dernier. Le même jour, dans la soirée, les gendarmes qui ont poursuivi l’opération après le f’tour ont découvert un véritable lieu de débauche que le commandant Maâmaria n’hésitera pas à qualifier de cabaret.
«Nous avons aussitôt procédé à la fermeture de cet endroit qui a tout d’un cabaret et que nous suspectons également d’être un lieu de consommation et de commercialisation de drogue», a-t-il tenu à préciser.
Durant la journée de jeudi dernier, une association de malfaiteurs composée de cinq individus spécialisés dans les agressions et les vols qualifiés a été mise hors d’état de nuire.
De son côté, le commandant Ouadeh Miloud nous informe de l’arrestation pendant la journée d’hier de deux autres malfrats dont l’un est un repris de justice notoire déjà écroué au motif d’agression physique avant de bénéficier de la mesure de grâce du 5 juillet dernier.
«Moins d’une quinzaine de jours après sa remise en liberté, ce détenu gracié récidive. Il a été arrêté par nos éléments et sera placé encore une fois derrière les barreaux», souligne le commandant Ouadeh.
A l’instant même où il communiquait avec les représentants de la presse qu’il a reçus dans son bureau en cette soirée de vendredi, les gendarmes de la brigade des Sables d’Or venaient d’interpeller un jeune de 22 ans en possession d’une bombe lacrymogène et d’un couteau. L’interpellé avait manifestement l’intention de commettre des agressions.
Une dizaine de véhicules volés à Alger
Depuis le début du mois de jeûne, le groupement de gendarmerie d’Alger a traité quelque 54 affaires criminelles et délictuelles, informe le lieutenant colonel Salhi de la même institution.
Il précisera que la résolution de ces affaires a permis l’arrestation de quelque 57 individus dont plus d’une trentaine a été écrouée.
«Depuis le début du mois de Ramadhan, une dizaine de voitures ont été volées à Alger», fera savoir le même intervenant, qui mettra également l’accent sur l’ampleur prise par le fléau du vol et de falsifications de documents administratifs.
Les actions de lutte engagées contre ce genre de pratique ont abouti au démantèlement de 19 réseaux spécialisés durant le premier semestre de l’année en cours, dira le lieutenant Salahi.
Karim Aoudia