Sortie nocturne avec la police à Bab el Oued,11 personnes interpellées en une nuit

Sortie nocturne avec la police à Bab el Oued,11 personnes interpellées en une nuit

Les jeunes ne sont pas les seuls à être impliqués dans la vente, la consommation et le trafic de stupéfiants. Une sortie nocturne avec les éléments de la police relevant de la sûreté de daïra de Bab El Oued, vendredi, à bord de voitures banalisées, nous a permis de constater que des personnes âgées et des jeunes filles activent dans le commerce de la drogue.

Ces personnes sont connues pour les agressions à l’aide d’armes blanches afin de soutirer à leurs victimes de l’argent pour acheter de la drogue. La plupart de ces jeunes vivent dans des conditions difficiles, notamment dans les quartiers populaires des grandes villes, et Bab El Oued n’en fait pas exception. La patrouille de police a entamé sa sortie vers 19h, avant le f’tour, en se rendant dans quelques endroits dits «chocs» et fréquentés par les délinquants.

Il est 19h30, à quelques minutes de la rupture du jeûne, les policiers interpellent un individu suspect. Lors de la fouille et de la vérification des pièces d’identité, les policiers découvrent que le jeune est un repris de justice, âgé de 23 ans et demeurant à Beni Messous. Quand on lui demande ce qu’il fait là alors qu’il habite à Beni Messous, il dit être invité pour le f’tour par un cousin habitant dans l’immeuble d’en face.

Mais la fouille corporelle a permis la découverte de 170 comprimés de psychotropes de marque Parkidil. Conduit au commissariat de police pour l’établissement d’un PV, il a avoué que la quantité retrouvée sur lui était destinée à la vente, précisant qu’il attendait un consommateur pour lui vendre quelques comprimés.

Elle s’isole dans un coin pour fumer une cigarette

Une fois cette opération achevée, la patrouille reprend son service de surveillance juste après le f’tour dans la cantine du commissariat, dans une ambiance conviviale.

La reprise a été plutôt calme et rien n’a été signalé dans la première heure. A 21h11, les policiers repèrent un couple dans un endroit isolé. S’approchant d’eux, ils constatent que la jeune fille âgée d’une vingtaine d’années avait une cigarette entre les doigts. Elle a indiqué aux policiers qu’elle s’était retirée avec son ami dans cet endroit pour fumer tranquillement sa cigarette, fuir le regard des autres et éviter surtout des représailles. Le policier les a invités à quitter les lieux après avoir procédé à la vérification de leurs pièces d’identité.

La tournée se déroulait tranquillement jusqu’à ce qu’on remarque, vers 22h, la présence d’un jeune homme d’une vingtaine d’années dans un endroit suspect. Averti de la présence de la police par des coups de sifflet de ses amis, le jeune a réussi à prendre la fuite bien avant notre arrivée.

Par la suite, la patrouille du groupe mobile de la police judiciaire met le cap sur l’un des lieux de Bab El Oued devenu, depuis quelque temps, le fief de jeunes désœuvrés.

Il s’agit de la station de bus, un lieu où des agressions et des vols sont signalés quotidiennement. En voyant arriver les deux voitures de police, deux jeunes qui se trouvaient à l’intérieur de l’agence, plus précisément sous les arcades, n’ont pas tardé à prendre la poudre d’escampette.

Pas loin, des jeunes qui n’avaient sans doute rien à se reprocher sont restés sur place et ont accepté de discuter avec les policiers.

Après un contrôle d’identité de routine, les policiers n’ont rien trouvé d’anormal, sauf qu’un des jeunes n’avait pas sur lui sa carte d’identité qu’il avait, selon lui, oubliée dans une pochette à la maison. Les policiers ont décidé de les laisser sur place et de continuer leur patrouille. Arrivés au stade Ferhani, plus précisément sous les tribunes, ils découvrent un groupe de jeunes qui vit dans un environnement précaire.

A la vue des voitures, quelques jeunes, affolés, ont pris la fuite, alors que les autres ont accepté de répondre aux policiers. Après vérification, il s’est avéré qu’il s’agissait de cinq jeunes âgés entre 15 et 22 ans vivant dans une sorte d’abri érigé à l’aide de cartons, de barres de fer et de planches, et ce, depuis une année.

Ils ont été libérés. A 23h30, les policiers remarquent la présence d’un quadragénaire dans un état anormal au lieu-dit Kitani. Ce dernier n’arrivait pas à tenir debout correctement et ses yeux étaient rouges. Lors de la fouille, 35 pilules de marque Orzipam ont été découvertes en sa possession.

Conduit à l’hôpital, le bilan sanguin a été positif. Lors de l’interrogatoire, l’homme âgé de 48 ans a indiqué qu’il avait consommé plus de 10 comprimés afin d’oublier ses problèmes relatifs à ses difficultés familiales, alors qu’il est sans travail. Il a précisé que cette quantité était destinée à sa consommation et aussi à la vente pour gagner un peu d’argent afin de nourrir les siens.

Après 25 plaintes et 5 agressions, un récidiviste de 17 ans arrêté

Vers minuit, les policiers ont remarqué trois individus aux allures louches. Ils décidèrent de les interpeller pour vérification. Lors de la fouille, ils ont découvert que les trois personnes étaient en possession d’armes blanches. L’un d’eux a déclaré qu’il porte toujours sur lui un couteau.

Commerçant de son état, il a indiqué qu’il fait des déplacements interwilayas pour distribuer et acheter des marchandises.

Le deuxième, sous le coup d’un mandat d’arrêt, avait sur lui un cran d’arrêt. Ce mis en cause de 17 ans avait agressé et volé 5 personnes sous la menace d’une arme blanche.

Ce jeune a fait aussi l’objet de 25 plaintes déposées à son encontre pour coups et blessure volontaires suivis de vol. Ces délits ont été commis depuis le début du Ramadhan entre surtout 19h et 23h avec la complicité de son cousin. Durant cette nuit et à 4h, à quelques moments d’el imsak, les policiers appréhendent en flagrant délit un jeune de 22 ans en possession de 20 comprimés de psychotropes de marque Rivotril.

Cette quantité est destinée à la vente et à sa consommation personnelle. Le jeune a été arrêté et placé en garde à vue. Avant la fin de sa mission, le groupe mobile a interpellé 4 personnes à bord d’un véhicule appartenant à un clandestin qui s’apprêtait à effectuer un déplacement.

Au moment de la fouille, ils ont découvert et saisi une quantité de 54 grammes de résine de cannabis. Lors de l’interrogatoire, les 4 auteurs ont fait savoir que même le clandestin est complice avec eux car il se fait payer avec de la drogue. Les cinq mis en cause ont été ainsi arrêtés.

C’était là la dernière interpellation de notre groupe, pour qui la période entre le s’hor et 8h, l’heure d’arrivée de la relève, a été plutôt calme. A ce moment, la ville bruyante est retombée subitement dans le calme après l’appel à la prière d’el fedjr.

M. C.