Dans la compétition acharnée à laquelle se livrent les constructeurs d’appareils photo, Sony innove avec des modèles destinés aux débutants.
Une utopie, le reflex numérique pour tous ? Pas sûr. Certes, les fabricants se sont longtemps imaginé que pour convertir les amateurs au reflex, il suffisait de leur proposer des modèles (un peu) moins chers. Mais qui restaient tout aussi compliqués à utiliser. Puis, certains ont commencé à adapter à leurs appareils professionnels des fonctions expérimentées sur les compacts numériques : modes scènes, visée à l’écran, enregistrement vidéo, etc. Des efforts plus ou moins bien accueillis par les débutants, pour qui le reflex reste un produit complexe, voire élitiste.
Une petite révolution pourrait bien remettre en cause ces idées reçues. Sony s’apprête en effet à lancer ce qui pourrait être la première génération de reflex conçus pour les non-spécialistes. Sa nouvelle gamme d’appareils Alpha 230, 330 et 380 conserve toutes les caractéristiques du reflex (réglages manuels, priorité à l’ouverture ou à la vitesse, choix de la sensibilité, format Raw, etc.) mais s’accompagne de plusieurs innovations destinées à simplifier leur utilisation par des néophytes. Ainsi, chaque fois qu’on sélectionne un mode de prise de vue, un court message s’affiche à l’écran. On découvre instantanément l’effet que va produire le réglage Portrait, Crépuscule ou Activités de nuit. « Cette fonction est rassurante pour les débutants, surtout ceux qui ne lisent pas le mode d’emploi de leur appareil », souligne Édouard Schmitt, chef de produits reflex de Sony.
un gain de qualité
Dans le même ordre d’idée, dès qu’on passe en mode manuel, un schéma apparaît sur l’écran pour illustrer les effets des réglages. Une fois familiarisé avec les symboles, l’utilisateur peut alors constater que l’ajustement de l’ouverture donnera plus ou moins de profondeur de champ, que l’augmentation de la vitesse permettra de mieux saisir un objet en mouvement, etc. Des fonctions inédites sur ce type d’appareil, bienvenues pour apprivoiser les subtilités du reflex. « Il s’agit de s’adapter à tous ceux qui veulent passer à l’étape supérieure après avoir épuisé les possibilités de leur compact, mais qui n’ont pas l’expérience de l’argentique, explique Édouard Schmitt. Ils savent que le reflex représente un gain de qualité, mais le boîtier leur fait encore un peu peur. »
Le boîtier a d’ailleurs été conçu pour paraître moins imposant : formes arrondies, poignée discrète, revêtement design, faible quantité de boutons apparents. Il est également plus léger (environ 450 g). Comme sur les compacts haut de gamme, le capteur numérique (de 10 à 14 mégapixels, selon le modèle) est épaulé par un stabilisateur optique qui évite les images floues. Il sait aussi faire la mise au point automatique sur neuf points, et assez rapidement pour pouvoir photographier des scènes d’action. Sur les modèles 330 et 380, la visée peut s’effectuer par l’intermédiaire de l’écran, qu’on dégage de son emplacement, incline, pivote et oriente en fonction de l’angle de prise de vue. Pour que celui-ci reste lisible en toutes circonstances, un capteur de luminosité ajuste son contraste à l’éclairage environnant.
Les photos sont stockées, au choix, sur des cartes Memory Stock, SD ou SDHC. Et pour en profiter pleinement, chaque appareil est doté d’une sortie HDMI qui permet d’afficher les images sur un téléviseur LCD ou Plasma. Cette série de caractéristiques fera pardonner quelques oublis comme l’absence d’enregistrement de vidéos et de testeur de profondeur de champ, bien pratique pour se rendre compte de la prise de vue avant de mitrailler.