Alors que la Syrie tente de reconstruire ses infrastructures essentielles, l’Algérie, fidèle à sa politique de solidarité régionale, vient de franchir une nouvelle étape. Ce jeudi, le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, a présidé une réunion exceptionnelle avec les membres du groupe technique qui s’envole dès aujourd’hui vers Damas.
La mission de ce dernier est d’évaluer de manière concrète la situation de l’approvisionnement en électricité dans la capitale syrienne.
Selon un communiqué officiel de Sonelgaz, cette mission s’inscrit dans une volonté claire de diagnostiquer les besoins énergétiques de la Syrie. L’équipe algérienne aura pour tâche de réaliser un rapport détaillé et de proposer une feuille de route réaliste pour répondre aux attentes des autorités syriennes en matière de fourniture électrique.
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Le premier responsable de Sonelgaz a donné des directives claires à son équipe : se baser sur une approche rigoureuse, axée sur les réalités du terrain. L’objectif ? Identifier les lacunes du système électrique syrien, établir une évaluation fiable, et surtout proposer des solutions concrètes pour une reprise progressive du service dans les zones les plus touchées.
Une coopération énergétique en perspective
Pour Sonelgaz, il ne s’agit pas d’un simple déplacement. Cette mission pourrait poser les bases d’un partenariat énergétique durable entre Alger et Damas. Le savoir-faire algérien dans le domaine de l’électricité pourrait jouer un rôle clé dans la relance du secteur en Syrie, fortement affaibli par des années de conflit.
L’Algérie, à travers Sonelgaz, montre une nouvelle fois qu’elle est capable de joindre les actes à la parole, dans un contexte régional où la reconstruction est aussi une question de souveraineté énergétique.
Sonelgaz mobilise ses moyens pour un été sous contrôle énergétique
En parallèle, avec l’approche de l’été avec son lot de défis, notamment en matière de consommation électrique, le Groupe Sonelgaz affirme être pleinement mobilisé pour garantir une saison estivale sans coupures majeures.
L’entreprise publique anticipe un pic de consommation pouvant dépasser les 21.500 mégawatts, un seuil bien supérieur aux records enregistrés lors des années précédentes.
Grâce à des investissements soutenus, la capacité de production électrique nationale a été portée à 27.333 MW, contre 25.000 l’an dernier. Cette progression, soit un gain de 1.733 MW, vise à couvrir non seulement la demande domestique, mais aussi les besoins des 78.000 exploitations agricoles, des zones industrielles en expansion et des nouveaux pôles résidentiels. Une évolution saluée comme un gage de sécurité énergétique, surtout dans un contexte marqué par des transformations socio-économiques accélérées.
Selon Khelil Hedna, conseiller et porte-parole du groupe, Sonelgaz ne se contente plus de gérer les pointes de consommation. Une stratégie prospective a été lancée afin d’anticiper les mutations du tissu urbain et industriel.
La production électrique devra s’adapter à l’émergence de nouveaux projets de logements et aux dynamiques économiques régionales. « La demande moyenne quotidienne tourne autour de 8.000 à 9.000 MW, mais les pics extrêmes doivent aussi être maîtrisés durablement », explique-t-il.
Des investissements structurants
Dans ce cadre, une enveloppe de 168 milliards de dinars a été allouée pour renforcer les infrastructures électriques à l’été 2025. Parmi les projets réalisés ou en cours : la mise en service de nouvelles centrales, 60 centres de transformation, 60 postes haute tension, et près de 1.000 km de lignes électriques modernisées. Ces avancées témoignent d’une volonté de renforcer la stabilité et la fiabilité du réseau.
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Une attention particulière est portée aux wilayas du sud, où les besoins agricoles et industriels explosent. À cet effet, Sonelgaz a lancé un programme de soutien dans 10 wilayas, dont Tamanrasset, El Menea, Illizi, Timimoun ou encore Tindouf. Cela inclut la mise en place de turbines à gaz mobiles fabriquées localement avec General Electric à Batna, et le déploiement de 622 nouveaux postes de transformation.
Lutte contre les incendies et protection des infrastructures
Pour faire face aux risques d’incendies, notamment dans les zones boisées, Sonelgaz collabore avec la Direction des forêts. Des tranchées de protection ont été creusées, près de 350.000 arbres élagués, et certaines lignes déplacées pour éloigner les infrastructures des zones habitées.
Enfin, Hedna a évoqué les pertes liées aux impayés, estimées à 179 milliards DA, et aux agressions sur les réseaux. Rien qu’en 2024, plus de 12.800 actes de vandalisme ou de fouilles non autorisées ont été enregistrés, entraînant des coupures et des pertes estimées à 5,6 milliards de dinars. Il appelle à une prise de conscience collective face à ces actes qui nuisent à un service essentiel pour tous.