La canicule qui sévit actuellement a eu raison des capacités de production électrique du pays.
La demande en nette et subite croissance affecte l’offre. Les capacités des centrales de production poussées à l’extrême ne suffisent plus et pourraient ainsi, dans le cas où le mercure continuerait à occuper des hauteurs inhabituelles, obliger la société publique de distribution à imposer des restrictions dans la consommation électrique de foyers par souci d’une répartition équitable.
Pour l’heure, les coupures de courant intempestives causent des désagréments tant à la clientèle domestique qu’aux industriels, les mettant ainsi à rude épreuve.
Recherche de fraîcheur pour les uns, et maintient de le chaîne du froid pour les autres, ce que, en ces temps de forte canicule, ne peut assurer l’entreprise publique Sonelgaz qui tente tant bien que mal de gérer une situation de forte demande qui lui est imposée en procédant par des séquences de délestage.
Mais toujours est-il que la Sonelgaz est souvent rendue responsable de cette situation alors qu’en réalité, c’est le déséquilibre entre l’offre et la demande qui est à l’origine des pannes d’électricité.
En effet, la contrainte climatique -hausse de la température- a eu un impact systématique et immédiat sur la demande d’électricité et sur la gestion du réseau électrique.
L’utilisation massive et simultanée des climatiseurs, présents dans nombre de foyers algériens, a induit des pics de consommation exceptionnels poussant l’Opérateur système électrique (OS) à solliciter tous les moyens de production disponibles pour tenter autant que possible de répondre à la forte demande enregistrée et tout au moins d’adapter la configuration du réseau de distribution.
D’autant plus, et selon les explications données par l’OS, qu’une autre initiative a été prise en parallèle, qui a consisté à préparer l’OS à faire face à d’éventuels aléas et, le cas échéant, assurer l’intégrité du système électrique.
Cela dit, malgré tout ce dispositif, on ne constate pas d’amélioration si ce n’est que le délestage devenait inévitable et, pis, la puissance maximale appelée (PMA) restant à un niveau très supérieur à l’offre énergétique.
Et pour preuve la PMA a atteint 6 838 MW, en évolution de 8% par rapport à la même période de l’année 2008.
«Autant dire qu’en seulement une année, l’accroissement de la demande en puissance électrique équivaut à l’alimentation d’une ville de la même dimension que le grand Alger. C’est dire aussi qu’il faut annuellement une centrale de production supplémentaire de la taille de la centrale de Berrouaghia (500 MW) afin de pouvoir couvrir la demande», expliquent des cadres de l’OS.
Et d’arguer à propos de cette croissance fulgurante de la demande : «La PMA de juillet 2009 représente 52% d’évolution par rapport à celle de 2003».
Et pour ceux qui considèrent que la canicule n’est pas responsable de coupures de courant, les responsables de la Sonelgaz apportent comme preuve que, si le nombre des clients et les activités industrielles n’ont pas changé depuis 2003, en revanche l’utilisation des climatiseurs est depuis en nette augmentation.
En clair, la canicule a grandement fragilisé le réseau de distribution de l’énergie électrique du pays en raison de l’utilisation massive des climatiseurs.
Ajoutons à ce facteur la croissance en profondeur de la consommation des Algériens à des taux exceptionnels de plus de 20% dans certaines régions du Nord et plus de 35% dans certaines régions du Sud et l’effet des actes de piratage et d’agressions, qui rendent vulnérables les postes de transformation dont la capacité diminue sous l’effet de la hausse des températures.
«Ceci induit des risques importants et réels d’interruption de l’alimentation électrique en dépit de la disponibilité des moyens de production et de transport de l’électricité», soulignent des responsables de la Sonelgaz interpelés pour expliquer les coupures de courant inopinées.
A chacune de leurs sorties médiatiques, ils n’ont de cesse d’ailleurs de marteler : «Si la demande a considérablement augmenté et si des investissements colossaux sont consentis pour restructurer et renforcer les réseaux de distribution, de nombreuses difficultés restent à solutionner, notamment celles liées à l’environnement extérieur».
Pour l’heure le risque de coupures de courant demeure, et les foyers doivent faire avec cette éventualité dans l’attente des fraîcheurs de l’automne.