Sonelgaz, en pleine difficultés financières, offre 6 millions de dollars à une entreprise chinoise

Sonelgaz, en pleine difficultés financières, offre 6 millions de dollars à une entreprise chinoise

Selon Impact24, La société chinoise Jiangyin city Chang Jiang steel pipe co ltd (JST) s’est vue offrir une prime de 6 millions de dollars par la Sonelgaz en remportant, en 2014, un contrat de fourniture de tubes en acier.

Le 9 novembre 2014, le Comptoir algérien du matériel électrique et gazier (CAMEG), qui joue le rôle de centrale d’achat pour le compte des filiales du groupe Sonelgaz, lance un avis d’appel d’offres pour l’acquisition de 200 km de tubes d’acier sans soudure. Cinq sociétés sont en compétition pour décrocher ce marché.

Le 1er mars 2015, le Cameg publie dans le Baosem un avis d’attribution provisoire de marché désignant l’entreprise chinoise Jiangyin city Chang Jiang steel pipe co ltd en qualité de titulaire du contrat.  Moins-disant, JST rafle la mise avec une offre à 14, 380 millions de dollars.

Mais voilà, le Cameg attend près d’une année pour attribuer définitivement le marché. Le 28 janvier 2016, les deux parties signent le contrat et la centrale d’achat de la Sonelgaz débloque la ligne de crédit pour l’acquisition des 200 km de tubes d’acier.

Entre-temps, le prix de la matière première a connu une baisse significative. De 742 dollars la tonne au moment du lancement de l’avis d’appel d’offres en 2014, le prix de l’acier est passé à 431 dollars la tonne au début de l’année 2016. « Si nous prenons en considération la dévaluation de la monnaie chinoise, JST a bénéficié d’une baisse de la matière première estimée à 42%. Concrètement, cela représente une enveloppe financière de près de 6 millions de dollars en plus de la marge bénéficiaire sur le marché initial », indique un cadre du ministère de l’Energie.

Au vu de la situation, la logique aurait voulu que la Sonelgaz annule ce marché puisqu’il n’avait été attribué qu’à titre provisoire, puis lance un nouvel avis d’appel d’offres afin de bénéficier de prix avantageux. Le Cameg avait également la possibilité de renégocier le contrat à la baisse avant sa signature. Une pratique à laquelle a recours le groupe Sonatrach depuis l’arrivée du nouveau P-dg, Amine Mazouzi.

Le plus intrigant dans l’histoure, c’est qu’en plus d’être une entreprise qui n’a jamais exporté vers l’Algérie, JST a pour représentant local un ancien cadre de Cameg. L’homme s’est reconverti récemment dans les affaires, principalement avec les entreprises chinoises activant dans le secteur de l’énergie. Il s’avère qu’il était chef du « projet matériels transport gaz » du Cameg, structure chargée de gérer le contrat d’achat des 200 km de tubes en acier remporté par JST.

Cerise sur le gâteau, il est important de rappeler que l’entreprise nationale fait face depuis de nombreuses années à de sérieuses difficultés financières.