Sonelgaz continue avec ses subterfuges

Sonelgaz continue avec ses subterfuges

«Les contraintes foncières et l’opposition tiers qui entravent la réalisation de nombreux projets électricité et gaz, amèneront le ministère de tutelle à saisir le Premier ministre», a déclaré M.Saheb Abdouni, directeur technique de distribution de l’électricité et du gaz de l’Est, lors d’un point de presse animé à Constantine.

Cette sortie intervient moins d’un mois après celle du P-DG du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa.



Ce dernier ayant affirmé: «On n’arrive pas à améliorer la qualité de service parce qu’il n’y a pas d’assiette de terrain.» L’«exutoire» du foncier est donc vite invoqué pour donner une explication à un problème qui perdure, pénalisant des millions de citoyens.

De ce fait, la Sonelgaz n’en est pas à son premier subterfuge.

Ainsi donc, pour tenter de situer la cause des coupures d’électricité fréquentes durant cette période d’été, M.Abdouni a déclaré: «L’augmentation de la température d’un seul degré nécessite la fourniture de pas moins de 600 mégaWatts sur le réseau électrique national».

Déclaration qui confirme, en somme, le génie de certains de nos responsables qui s’évertuent à trouver les excuses qui les arrangent pour écarter tout grief sur leur mauvaise gestion.

Sonelgaz, secteur stratégique par excellence, semble trouver la parade pour justifier les nombreuses coupures d’électricité dont ont eu à souffrir des millions de citoyens durant cette période des grandes chaleurs.

Les populations de l’est du pays plus que toutes les autres. Cette fois-ci, c’est la canicule qui a marqué ces derniers mois qui semble être le «bouc émissaire» d’une gestion des plus archaïques qui n’a que trop longtemps durée.

Jugez-en: durant le seul mois de juillet, plus de 200 incendies ont été enregistrés suite à des avaries dans les câbles souterrains.

Mais aussi 3000 incidents de basse tension, 60 avaries de transformateurs ainsi que plus de 1100 fusions de fusibles.

Soit une augmentation de 50% dans le taux de perturbation électrique, comparativement à l’année écoulée, a pourtant reconnu M.Abdouni lors d’un point de presse animé jeudi dernier à Constantine.

Ce dernier n’a pas hésité à mettre ces interruptions, et les dégâts engendrés, sur le dos du consommateur.

Suivant son raisonnement, le mode de consommation des abonnés est passé de deux kiloWatts par foyer à cinq, voire à dix dans les villas.

Cependant, au moment où les citoyens de certaines régions ont eu recours à l’émeute comme ultime moyen pour exprimer leur ras-le-bol suite à ces coupures récurrentes qui ont gâché leur été, les responsables de la Sonelgaz, eux, n’ont pas trouvé mieux à faire que d’enfoncer le clou.

Dans une atmosphère des plus étouffantes, au lieu de proposer la bonne solution, ils ont préféré accuser les citoyens du retard enregistré dans l’installation de nouvelles infrastructures électriques.

Dans ce sens, M.Abdouni a avancé que l’arrêt du projet de la mise en place de deux centrales électriques à l’est du pays pouvant alimenter plusieurs wilayas, est dû à l’opposition des riverains face à un tel projet. Encore une dérobade…

Par ailleurs, s’agissant des interruptions ayant affecté les boulangeries, ce responsable a tenté une autre parade frôlant le ridicule.

Il a assuré qu’elles «n’étaient pas aussi fâcheuses» comme l’ont rapporté certains titres de la presse nationale.

Selon lui, dans la ville de Constantine, seuls trois boulangers ont été affectés, alors qu’à Béjaïa, 110 boulangers ont subi les perturbations électriques dont 95 ont été touchés une seule fois «seulement» par ce problème.

Les maux de la société ont encore de beaux jours devant eux…

Meriam SADAT