Sonatrach veut tuer Naftal, selon le syndicat

Sonatrach veut tuer Naftal, selon le syndicat

C’est la question lancinante que se sont posés aujourd’hui les membres du conseil syndical de l’entreprise de distribution des produits pétroliers Naftal, à l’occasion de leur réunion à l’hôtel Mazafran à Alger.

Le président du syndicat de cette filiale du groupe Sonatrach n’est pas allé par tente six chemins pour dénoncer un “plan machiavélique” visant la mise à mort de l’entreprise. Devant le PDG de Naftal, M. Saïd Akreche et les cadres de l’entreprise, le président du puissant syndicat M. Sid Ali Beldjerdi n’a pas maché ses mots contre “des responsables au sein de la Sonatrach” qui s’agitent pour mettre l’activité de Naftal en danger.

Dans un long discours enflammé prononcé devant les cadres syndicaux, l’orateur a placé son curseur dans la case rouge pour signifier aux 30.000 troupes de Naftal que leur entreprise est pratiquement en instance de “mise à mort”. Pourquoi donc ?

Le chef du syndicat pointe un doigt accusateur envers des responsables au niveau de la société mère (Sonatrach) qui auraient mis au point un plan visant à créer un réseau de stations services propres à Sonatrach pour concurrencer celles de Naftal. En d’autres termes, Naftal risque d’être concurrencée sur son propre terrain par une filiale “soeur” dans le domaine de la distribution des lubrifiants et des carburant.

Pour le président du syndicat, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une volonté d’asphyxier Naftal. Il a dit ne pas comprendre “les injonctions subies par Naftal émanant du groupe Sonatrach”. Et d’ajouter que “le groupe Sonatrach n’existe pas dès lors qu’il n’a pas de statut juridique”.

Menace sur une armée de 30.000 travailleurs

M. Beldjerdi ne comprend pas non plus à quel “objectif stratégique” répond cette nouvelle orientation de Sonatrach ni pourquoi “veut-on déposséder” Naftal de cette activité. Le président du syndicat de Naftal est formel à propos d’un “plan, réfléchi, planifié et qui commence à être exécuté par certains responsables au sein de Sonatrach de mise a mort de notre entreprise”.

Pour y faire face, il appelé les cadres et les travailleurs de l’entreprise à se montrer “déterminés et près à faire face à toute situation”. Sid Ali Beldjerdi est d’autant plus convaincu d’une “machination” contre Naftal, en pointant la difficulté de son entreprise à accéder aux lubrifiants que Sonatrach distribue aussi aux stations privées.

Il n’a pas omis de souligner également le poids de la contrebande des carburants vers les pays voisins qui a provoqué la rareté en Algérie. Il a ainsi noté que la demande des carburants a augmenté à hauteur de 10%.