Le géant pétrolier Sonatrach vient de lancer « un appel à manifestation d’intérêt pour préqualifier des cabinets d’audit ». En plus de la formation du personnel, les futurs auditeurs seront « appelés à accompagner les filiales et structures du groupe dans les opérations d’audit, d’évaluation ».
En somme, l’entreprise recourt à « un oeil externe » pour mieux assurer son self contrôle et éviter les errements dont a été victime l’ancienne équipe managériale.
Et c’est là un autre rempart que veut ériger la Sonatrach appelée à s’entourer de précautions après la mise en place d’un code de l’éthique et le renforcement du contrôle interne. C’est aussi un quitus que souhaiteraient obtenir les nouveaux locataires qui ont tenu à faire un état des lieux et séparer l’actuelle gestion de celles précédentes ayant porté préjudice à la Sonatrach et à l’économie nationale.
La lutte « sans merci » que se promettent de mener les pouvoirs publics « contre toutes les pratiques illégales » semble donc passer par ce dernier renforcement du contrôle interne du groupe énergétique opéré par le ministère de l’énergie et des mines. Plusieurs taches prédéfinies par l’ordonnateur sont attribuées à ces cabinets d’audits qui figureront sur une base de données internes et auxquels il sera fait appel quand la nécessité se fera sentir.
Il s’agit pour ces bureaux retenus et qui doivent être de droit algérien, de « réaliser les prestations d’audit comptable et financier, d’audit opérationnel, de l’expertise et assainissement des comptes, de l’assistance et de l’évaluation des systèmes et procédures de gestion ».
L’audit concerne aussi « le diagnostic et l’évaluation des entreprises, l’assistance dans la réalisation et la consécration comptable de l’inventaire physique et l’assistance à la formation et au perfectionnement du personnel dans les domaines des techniques de gestion, notamment dans les filières finances, comptabilité et audit ».
Mais de quelle liberté jouiraient donc ces cabinets et quelles seraient les limites à ne pas outrepasser et jusqu’où pourront- ils aller ? Cet audit suffirait-il à peine à contrôler la gestion en délaissant l’opportunité des dépenses engagées ? Il arrive assez souvent à la Sonatrach d’user d’extravagances et omettre d’être regardante sur la dépense.
Le cas de la piscine olympique, dont les coûts avoisinent les 600 millions de dinars, est édifiant mais pas autant que celui de cette poubelle achetée à 40 000 dinars. Une opulence qui ne reflète nullement la situation algérienne et illustre beaucoup plus ce trop qui a fini par nuire.