Le groupe d’énergie italien, Edison, entamerait des négociations avec Sonatrach à propos des prix du gaz. La révision du contrat à long terme des prix à la baisse serait même en bonne voie.
La même opération concernerait aussi son autre fournisseur russe, Gazprom. Edison avait annoncé, vendredi, selon l’AFP, la renégociation de son contrat d’approvisionnem ent en gaz avec son compatriote ENI.
Dans un communiqué publié sur le site de la compagnie, « Edison Cambia l’énergia » fait état qu’ »Edison a conclu positivement avec ENI la renégociation du prix du contrat de gaz d’origine norvégienne à long terme qui arrive à échéance à la fin de l’année mettant fin à la controverse entre les deux groupes sur le prix de la fourniture ».
Cela met fin aussi à un contentieux qui entraîne une réduction significative des coûts en faveur du groupe Edison dont le résultat brut d’exploitation a subi un recul en 2010 dû au manque de rentabilité des contrats de gaz à long terme.
Le groupe avait averti, le mois passé, que s’il ne parvenait pas à renégocier ses contrats les effets seront négatifs sur les résultats de 2011. L’entrée au marché mondial du gaz qatari et gaz de schiste américain, créant une pression sur le marché spot, est probablement pour beaucoup dans cette situation qui risque de contaminer les autres clients européens desservis, notamment, par le gaz algérien.
L’Algérie dessert l’Europe via ses gazoducs Transmed et Enrico Mattei en plus du GNL. Les prix du gaz indexés sur ceux du pétrole que pratiquent les Russes et les Algériens dans le cadre de contrats à long terme ne semblent plus convenir aux clients européens qui menacent de recourir au gaz de schiste et au GNL qatari (4 dollars Mbtu), beaucoup moins cher.
La Russie a déjà abdiqué une première fois face à la pression que lui imposent ses clients qui risquent de porter le même coup aux Algériens avec la différence que les capacités de Gazprom sont susceptibles de permettre aux Russes de tenir le coup contrairement aux Algériens.
Cette même négociation risque d’être salvatrice pour le projet Med gaz dont l’entrée en service est imminente. Ce projet reliant directement l’Espagne à l’Algérie a été longtemps « otage » du prix de gaz, contraignant d’ailleurs les algériens à lâcher du lest et faire quelques concessions pour pouvoir garder leurs parts de marché en Europe.
La baisse de la production de gaz algérien qui a enregistré 11% par rapport au marché mondial en est un autre facteur qui risque de jouer en faveur du groupe italien et par voie de conséquence, peut ouvrir les appétits aux autres clients en plus de l’Italie, à savoir la France, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre et les Pays-Bas.
La question de décrocher des parts de marché « enfièvre » les esprits des producteurs et mine la concrétisation d’une Opep du gaz sur lequel ne parviennent pas à se mettre d’accord les pays producteurs de gaz, menacés par le nouveau venu sur le marché gazier, le gaz de schiste.