Ce rappel est nécessaire pour souligner l’importance stratégique de cette entreprise, une entreprise dont la symbolique se confond avec l’indépendance économique du pays et partant son indépendance politique. Depuis, au moins la guerre en Irak, le simple citoyen a pris conscience de l’importance pour le complexe militaro-industriel des énergies fossiles.
Frappés d’une crise économique comparable à la dépression de 1929, ces pays sont prêt à tout pour accaparer, à moindre coût, ces ressources. La Libye, le Mali et d’autres pays sont inscrits sur cette liste des territoires à conquérir. Récemment, un des conseillers de l’ex-président français a eu cette phrase lourde de sens : L’Algérie est un pays dont la superficie est trop grande… Suggère-t-il une partition a l’image du Soudan, un nord et un sud ?
Il est évident que s’attaquer à Sonatrach c’est, par effet de ricocher, s’attaquer à la souveraineté du pays, voire à son intégrité territoriale. Les scandales qui ont impliqué ou impliqueraient certains cadres de Sonatrach ou de hauts responsables à différents échelons de l’Etat paraissent minimes par rapport aux enjeux géostratégiques qui sont en train de redessiner la carte du marché mondiale de l’énergie et qui vont, à terme, frapper de plein fouet Sonatrach et par voie de conséquence toucher les fondements même de l’économie du pays dans sa globalité. Notre interlocuteur Abderrahmane Mebtoul qui nous tient ces propos sait de quoi il parle. Il a été, entre autres, directeur d’études, conseiller au ministère de l’Energie et Sonatrach. « Un volet du plan de de Gaulle, concernant le pétrole et le gaz au Sahara, a été réactivé. La crise sévère qui frappe ces pays les pousse à ressusciter leurs anciens démons. »