Sonatrach va abondonner l’exploitation du gaz de schiste à In Salah mais compte poursuivre ses travaux de forage dans d’autres sites.
Le PDG, par intérim du groupe, Saïd Sahnoun, qui a annoncé dimanche la fin, dans quelques jours, du forage du deuxième puits-pilote de schiste d’Ahnet, après le premier puits-pilote dans le même bassin, a affirmé la poursuite de forage de schiste dans d’autres sites. « Nous sommes sur le point d’achever le forage du deuxième puits-pilote, c’est une question de quelques jours. Dés que nous terminerons, l’appareil de forage sera transporté vers un autre site d’exploration pour lequel il est programmé », a-t-il déclaré sans indiquer le nom du deuxième bassin qui fera l’objet d’exploration après celui d’Ahnet.
Le P-DG intérimaire de Sonatrach, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse sur le gaz de schiste a réfuté toute pression étrangère exercée sur l’Algérie pour la forcer à l’exploration puis à l’exploitation de ce gaz non conventionnelle. « Chaque pays possède son propre agenda concernant son programme énergétique et nous avons le notre qui consiste à développer et à diversifier les ressources énergétiques afin de sécuriser l’approvisionnement national et assurer le financement de notre économie », a-t-il dit. Quant aux vagues de protestation provoquées par l’exploration du schiste, M. Sahoun a admis la légitimité des craintes exprimées par les populations du fait qu’ils « ignorent » tout sur cette énergie. « Le risque existe certes comme pour tous les autres carburants d’ailleurs, mais il est contrôlé », a-t-il assuré en affirmant qu’il y a toujours des résistances et des craintes lorsqu’il s’agit de nouvelles ressources.
Il a cité comme exemple le dessalement de l’eau de mer où plusieurs opposants avaient exprimé leur peur quant à l’impact écologique de cette technologie. Sonatrach a fini par les convaincre à travers les résultats à propos du dessalement », s’est-il félicité.
Pour dissiper les appréhensions des populations, le PDG de Sonatrach a annoncé l’intention de son groupe de mener une large campagne d’information auprès des populations du Sud en affirmant que les opérations se déroulent en toute transparence conformément aux normes de sécurité requises. Il a rappelé par ailleurs que le groupe Sonatrach produit du gaz non conventionnel dans le bassin d’Ahnet depuis presque trois ans. « Nous aurions pu choisir un autre site isolé mais nous avons choisi la ville d’In Salah pour l’intérêt de sa population car cette production expérimentale sert à alimenter une centrale électrique à In Salah », a-t-il dit. Il a affirmé une fois de plus que ces forages allaient permettre d’évaluer le potentiel du schiste en Algérie et de connaître les paramètres d’exploitation de cette ressource non conventionnelle.
Pour convaincre l’opinion publique sur la nécessité de maîtriser cette technologie, il a cité l’exemple des pays pétroliers et gaziers qui comptent investir dans l’exploitation du gaz de schiste notamment l’Arabie Saoudite qui veut investir 7 milliards de dollars. Il a également évoqué l’Ukraine, la Pologne, l’Indonésie, l’Argentine, le Canada et le Mexique qui se lancent dans cette énergie « incontournable » pour réaliser leur indépendance énergétique.