lus des deux tiers des risques Energie du groupe national des hydrocarbures Sonatrach sont assurés par des sociétés d’assurance internationales, le reste étant couvert par un consortium de quatre assureurs algériens « . Pas moins de 70% des risques de Sonatrach sont assurés à l’étranger.
C’est ce que rapporte l’APS, selon le P-DG de la Compagnie d’assurances des hydrocarbures (Cash), Nacer Sais. » Le risque Sonatrach est actuellement réassuré par une vingtaine, voire une trentaine de réassureurs internationaux » affirme la même source.
Les quelque 30 % qui restent sont dispatchés par la sonatrach qui, par souci de couvrir son patrimoine industriel et sa responsabilité civile, signé des contrats de 32 millions de dollars pour l’exercice 2009- 2010 avec le consortium public composé de la Cash, la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR), la Compagnie algérienne des assurances transports (CAAT) et la Compagnie centrale de réassurances (CCR).
Une révélation qui met l’entreprise Sonatrach, dont plus de 70% des risques sont assurés à l’étranger, en porte à faux avec le récent décret exécutif qui renforce le monopole public en matière d’assurances. La promulgation du décret exécutif n°10- 207 du 9 septembre 2010, modifiant et complétant le décret exécutif n° 95-409 du 9 décembre 1995 rend obligatoire la cession en réassurance à la CCR.
Ce dernier texte qui renforce le rôle de la compagnie centrale de réassurance, fixe le taux minimum de la cession obligatoire des risques à réassurer à 50%. Cette mesure a une double ambition, celle de permettre la naissance d’une puissante compagnie nationale de réassurance et tend à réduire les dépenses en devises et leur transfert vers l’étranger.
Il faut savoir que 65% de parts de marché de la réassurance en Algérie sont détenus par des réassureurs internationaux. D’ailleurs, cela est confirmé par le chef de file du consortium d’assureurs algériens qui reconnaît, néanmoins, que » nous nous réassurons à l’étranger parce que nos capacités (celles des quatre compagnies) ne sont pas importantes « .
C’est là, le noeud gordien. Les compagnies d’assurance algériennes disposent-elles des moyens techniques et financiers pour prendre en charge les risques industriels majeurs à l’exemple de la Sonatrach ? Les remboursements des primes se feront en monnaie locale, alors que les investissements ont été faits en devises. D’ailleurs, cette question ne semble pas trop embarrasser les responsables de l’entreprise pétrolière.
La même source cite le directeur exécutif des finances à la Sonatrach, M. Farid Boukhalfa, qui a estimé que dans l’objectif de » concilier sécurité (des installations) et économie « , le plus important pour le groupe était de savoir » s’il faut tout assurer, ce qu’il faut assurer, à quel prix et auprès de qui « . En fait, il s’agit de bien se couvrir. Et cela n’est pas souvent du ressort de tous les assureurs. Le cas d’école posé au lendemain de l’accident du complexe GNL de Skikda est illustratif.
En 2004, les assureurs algériens ont » pu récupérer de l’étranger (réassureurs) 500 millions de dollars, soit l’équivalent de 30 ans de primes d’assurance versées par la Sonatrach « . La préférence nationale semble être confrontée à la question de capacités qui ne sont pas parfois disponibles et remettent en cause les prédispositions des entreprises à s’inscrire dans la course mondiale.
Azzedine Belferag