Les services pétroliers s’étalent sur toute la chaîne hydrocarbures, depuis la prospection jusqu’au raffinage. Sonatrach reste une grande consommatrice de services pétroliers.
Les investissements qu’elle a consacrés en 2014 et 2015 tournaient autour de 550 millions de dollars pour la géophysique et 2 milliards de dollars pour le forage E&P. Le montant a de quoi séduire les sociétés étrangères opérant dans les services pétroliers, a fortiori en cette période de crise et de désinvestissement dans le secteur pétrolier, à l’échelle mondiale. “C’est la ruée vers les pays où les compagnies, notamment les NOC, ont maintenu ou réduit de peu leurs plans d’investissement”, explique Mohamed Saïd Beghoul, consultant et expert en énergie.
Depuis la mi-juin 2014, début de la dégringolade du prix du baril, Sonatrach n’a pas cessé de rappeler qu’elle maintiendra son plan d’investissement, d’environ 80 milliards de dollars sur la période 2016-2019, même s’il y a quelques jours, elle avait annoncé qu’elle procédera à une légère réduction de ce montant (70 milliards de dollars). Ce plan d’investissement, qui concerne notamment l’activité amont et qui consisterait, entre autres, en le forage de 335 puits d’exploration et 464 puits de développement pour augmenter les réserves et hisser la production, ne peut être, selon l’expert, “qu’attractif” pour les compagnies de service (acquisition sismique, services aux puits, équipement de puits, etc.), en quête de marchés en cette période de disette. Mais Sonatrach ne peut-elle pas faire des économies dans les services pétroliers ?
Pour Mohamed Saïd Beghoul, le seul domaine où elle peut se débrouiller toute seule est “l’expertise en matière de connaissance du terrain” par ses cadres qui ont beaucoup appris du partenariat. Il fut un temps, se souvient-il, où il y avait à Sonatrach une assistance technique étrangère, mais aujourd’hui la ressource humaine du “core business” est 100% algérienne. Malgré les fuites de beaucoup d’experts vers les compagnies étrangères, Sonatrach dispose, affirme-t-il, toujours de “grandes compétences” à travers toute la chaîne pétrolière.
Il est toutefois des équipements d’une technologie maîtrisée depuis longtemps par une poignée de sociétés étrangères, essentiellement américaines, et dont Sonatrach ne peut se passer, indique, de son côté, Baghdad Mandouch, expert en énergie. Ces équipements, on peut les intégrer aussi bien dans des activités amont qu’aval de Sonatrach. Ils peuvent être utilisés dans un centre de production de pétrole et de gaz ou dans une raffinerie. Mandouch rappelle que Sonatrach lance régulièrement des appels d’offres (un programme de trois ans) relatifs aux services de Logging, des opérations essentielles pour une meilleure connaissance des gisements, de réserves, de perméabilité de débit de puits et de pression de gisement… Il souligne également que lorsque les prix du pétrole augmentent, la compagnie nationale d’hydrocarbures commande plus de services à l’effet d’une connaissance optimale du réservoir. Inversement, si les prix diminuent, elle se contente du minimum requis pour mieux rationnaliser son budget.