Les anciens agents de surveillance de l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach ont entamé, hier, une grève de la faim devant le siège de la Direction générale à Alger.
Les rassemblements successifs, entamés depuis deux mois, n’ont pas eu l’effet escompté pour les protestataires qui se retrouvent confrontés au «mutisme» de leurs responsables et du ministère de tutelle.
«Nous avons perdu tout espoir, en raison du silence des autorités sur notre sort», nous a indiqué Athmane Agoumaz, l’un des anciens agents. «Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout», nous a confié un autre protestataire.
«Nous avons sollicité la direction, nos deux porte-parole ont été reçus par le PDG qui nous a proposé des postes de travail au sein de ses filiales avec un contrat de six mois», nous a précisé M. Agoumaz, notant que «cette proposition a été refusée par l’ensemble des anciens agents de surveillance, car nous voulons réintégrer la Sonatrach et ne pas ses filiales».
Le syndicat fait savoir que les postes de ces agents qui ont travaillé durant des années, sont toujours vacants et le groupe pétrolier a toujours besoin de ces anciens contractuels dont le nombre dépasse la centaine. Contacté par nos soins, Omar Saha, chargé de l’information au sein du syndicat national de Sonatrach, nous a dit :
«Nous demandons au PDG de réintégrer ces anciens contractuels dans les plus brefs délais à leur poste de travail qui sont vacants depuis six mois.» «la Fédération nationale des travailleurs de pétrole, gaz et chimie (FNTPGC) insiste également sur la réintégration de ces agents et sur leur droit légitime à reprendre leur poste de travail», a-t-il ajouté.
Pour rappel, ces anciens agents ont travaillé pendant plus de dix ans avant que l’entreprise ne décide, en 2005, de «les licencier sans motif».
Pour la notoriété de Sonatrach, ces agents, qui avaient pu décrocher un autre emploi, ont dû abandonner leurs emplois et répondre présents à une convocation six ans plus tard, soit en 2011, de la société pour être de nouveau recrutés, à l’époque de Noureddine Cherouati.
C’est ainsi que la majorité d’entre eux a accepté cette proposition. La joie de la reprise a été de courte durée, soit une année, à l’issue de laquelle la nouvelle direction de Sonatrach a refusé de renouveler leurs contrats de travail.
Par téléphone, ces anciens agents de Sonatrach ont été «licenciés», alors que dans une note de service de la direction des ressources humaines n° 604 et datée du 3 octobre 2012, il est précisé qu’«un accord a été trouvé pour faire bénéficier cette catégorie de personnel d’un renouvellement de contrat de travail à durée déterminée d’une année».
Force est de constater que la résolution du problème de ces anciens travailleurs qui perdure depuis six mois ne semble pas figurer dans les priorités et du gouvernement et de Sonatrach, secouée ces derniers temps par des affaires de corruption.
Nouara Kribel