Sonatrach: la part de contenu local dans les achats de pièces de rechange reste très faible

Sonatrach: la part de contenu local dans les achats de pièces de rechange reste très faible

ALGER – La part de contenu local dans les achats de pièces de rechange de Sonatrach « reste très faible », a indiqué dimanche à Alger, le directeur division maintenance -TRC auprès de Sonatrach Abdelkader Oulhadj.

« La moyenne des achats de pièces de rechange de Sonatrach sur le triennat 2015-2017 a été estimé à 390 millions de dollars par an. Malgré que plus de 50% de ces achats est réalisé en dinar, la part du contenu local y reste très faible avec 5% seulement », a précisé M. Oulhadj lors d’une conférence portant sur « la sous-traitance industrielle : le marché de Sonatrach, un enjeu incontournable », organisée dans le cadre des journées d’information de Sonatrach sur les opportunités d’investissement pour les entreprises algériennes.

Quant à la valeur de consommation de Sonatrach de pièces de rechange, elle a été estimée à 415 millions dollars pour l’exercice de 2017, a fait savoir ce responsable.

Selon les activités, 30 à 70% des services de maintenance et de travaux neufs sont sous-traités, cette sous-traitance étant confiée à plus de 80% à des sociétés locales, a ajouté le représentant du Sonatrach.

M. Oulhadj a également souligné que les équipements de production de Sonatrach étant caractérisés par une grande variété de constructeurs et de modèles, le marché de pièces de rechange y afférent serait plutôt compatible avec la fabrication de petite série.

« Le créneau relatif à la fabrication locale de raccords et d’incorporables de réparation de canalisations étant déjà identifié comme potentiel, il pourrait constituer un premier projet à étudier et éventuellement concrétiser à court terme », a-t-il ajouté.

Pour réussir le défi d’augmenter de manière significative le contenu local des achats de ses pièces de rechange, Sonatrach devrait créer une structure spécialisée dédiée pour conduire le projet, a suggéré ce responsable.

La taille et les ressources à allouer à cette structure seront en fonction de l’identité de la partie responsable de l’élaboration du dossier de fabrication et de contrôle, a-t-il expliqué.

Ainsi, selon M. Oulhadj, » si c’est Sonatrach qui est la partie responsable de l’élaboration du dossier de fabrication et de contrôle, il faudrait mettre en place un Centre de rétro-conception et si c’est le fabricant qui est la partie responsable, une coopération entière de Sonatrach est exigée ».

Pour sa part, le président de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du Partenariat (BASP), M.Kamel Agsous a présenté un état des lieux de la sous-traitance industrielle en Algérie.

Dans ce cadre, il a souligné que l’industrie représentait 6% du produit intérieur brut (PIB), existence de 10.000 entreprises industrielles, dont 95% sont des PME voire des TPE, dont la majorité active dans le secteur privé.

« 1000 entreprises travaillent dans le secteur de la sous-traitance industrielle soit 10% de l’activité industrielle totale »,a-t-il avancé.

Concernant les domaines d’activité de la sous-traitance, elles s’exercent principalement dans les secteurs suivants: mécanique (décolletage, Usinage de précision, etc), sidérurgie-métallurgie (fonderie, aciérie…), électrique – électronique, plasturgie, caoutchouc, composite, verre, aluminium, bois, fournitures, ainsi que les services liés à l’industrie, formation, ingénierie et autres.

Pour ce qui est des grands donneurs d’ordres, ils sont: les groupes industriels publics, relevant du ministère de l’Industrie et des mines (AGM – SNVI – GICA), le secteur de l’Energie (Sonatrach et Sonelgaz) et les secteurs émergents (automobile, ferroviaire, aéronautique), ainsi que les secteurs nouveaux liés au développement durable (énergies renouvelable et le recyclage).

« Le développement de la sous-traitance industrielle est lié à la maturité des différentes filières, constituant le secteur industriel. En Algérie elle doit être principalement tirée à court terme par les secteurs dits classiques (énergie, mécanique, etc.. ) », selon M. Agsous.

Pour le conférencier, la sous-traitance est un élément clé de la compétitivité du secteur industriel au niveau de l’entreprise et de la nation.

Il a souligné dans ce cadre que le niveau d’intégration induit par le développement de la sous-traitance va permettre aux PME l’accumulation technologique nécessaire à l’optimisation des chaines de valeur et la transformation du secteur industriel, en phase avec les évolutions technologiques mondiales.

« Cette réflexion sur un horizon de 5 à 10 ans autour de l’industrie du futur est une condition majeure de son intégration dans la nouvelle division internationale du travail dominée aujourd’hui par l’économie de la connaissance », a-t-il conclut.